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Une enquête journalistique américaine accrédite la thèse du complot

Le journaliste américain Edward Jay Epstein, qui a enquêté autour de l'affaire, présente plusieurs éléments qui alimenteraient la thèse du piège. Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant dénonce un "fantasme".

AFP - Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a nié dimanche tout "complot" contre Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Sofitel de New York et a dénoncé un "vrai fantasme", à la suite d'une récente enquête d'un journaliste américain.

"Je dirais qu'on est en vrai fantasme. J'ai lu l'article du (journaliste américain Edward) Epstein. Qu'est-ce qu'il remarque? Que DSK a égaré son téléphone. Ce n'est pas parce qu'il a égaré son téléphone qu'il y a complot", a déclaré M. Guéant à l'émission Le Grand Rendez-vous Europe1/I-télé/Le Parisien.

Dans une enquête à paraître dans le magazine New York Review of Books, M. Epstein révèle des détails sur ce qui s'est passé le 14 mai 2001 à l'hôtel Sofitel de Manhattan, où Dominique Strauss-Kahn a été accusé d'avoir agressé sexuellement une femme de chambre, Nafissatou Diallo, alors qu'il faisait figure de favori pour la présidentielle de 2012.

Le journaliste affirme que DSK a été prévenu par une amie le matin même que son téléphone portable, un BlackBerry, avait probablement été piraté, l'un de ses courriels privés ayant été lu à l'UMP, le parti du président Nicolas Sarkozy. Il rapporte que ce téléphone a été égaré et jamais retrouvé, et que deux hommes du Sofitel se seraient réjouis de façon ostentatoire de ce qui arrivait à l'ancien ministre socialiste et ex-patron du FMI.

"Je peux vous assurer qu'il n'y avait pas de policiers français parmi ces deux personnes identifiées comme étant des membres du personnel" du Sofitel, a ajouté le ministre de l'Intérieur.

"Tout ça c'est du fantasme et je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire (...) Je dis que s'il y a quelqu'un qui estime qu'il y a complot, il n'a qu'à déposer une plainte auprès de la justice et puis qu'on arrête avec les suppositions, les rumeurs", s'est encore défendu M. Guéant.

Dans un entretien à l'AFP samedi, M. Epstein s'est dit convaincu qu'on avait voulu "faire capoter" la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidentielle, même s'il se refuse à parler d'un "complot politique" monté de toutes pièces.