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SolarWorld voudrait acheter les usines allemandes d'Opel

SolarWorld, société allemande spécialisée dans l'énergie solaire, entend soumettre une offre de rachat pour les usines allemandes d'Opel. Le marché ne semble toutefois pas prendre cette offre au sérieux.

La société allemande spécialisée dans l'énergie solaire SolarWorld a fait part mercredi de son intention de soumettre une offre de rachat des quatre usines allemandes d'Opel à General Motors .

SolarWorld, une société qui a réalisé un peu moins de 700 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007, compte proposer 250 millions d'euros ainsi que des lignes de crédit de 750 millions d'euros si Berlin garantit la dette de la filiale allemande du constructeur automobile américain.

SolarWorld, qui veut tirer parti des sites d'Opel pour développer des moteurs écologiques, pose comme conditions une séparation complète d'Opel d'avec sa société-mère et la perception d'une indemnité de 40.000 euros par salarié allemand, soit au total un milliard d'euros environ.

Le président du directoire Frank Asbeck a déclaré à Reuters qu'il attendait la réaction de General Motors à son offre qu'il qualifie de sérieure. Il affirme que sa société a déjà élaboré un projet d'entreprise pour Opel mais il ne veut pas en dire plus pour l'instant.

"Nous n'avons pas encore parlé avec GM. Nous attendons sa réaction", a déclaré Frank Asbeck.

L'Etat fédéral allemand et les Länder comptent décider d'ici Noël s'il y a lieu d'accorder une garantie d'un milliard d'euros à Opel dans le cas où General Motors déposerait son bilan.

Le marché n'y croit pas

GM Europe, qui produit aussi des Cadillac, Saab et des Chevrolet, n'entend pas voir tomber en faillite sa filiale Opel, un constructeur automobile né en 1899 et qui fait partie de General Motors depuis 1929.

Opel dispose de quatre usines en Allemagne, Rüsselsheim, site qui incorpore en outre son centre de recherches, Bochum, Eisenach et Kaiserslautern.

Rüsselsheim, où se trouve aussi le siège social, est la plus importante. Elle emploie 16.000 personnes et produit jusqu'à 270.000 véhicules par an, des Vectra et Signum, ainsi que la nouvelle Insignia.

Le complexe de Bochum regroupe trois usines employant 5.300 personnes et produit quelque 240.000 Zafira et Astra par an.

Eisenach produit la Corsa et regroupe 1.800 salariés. L'usine a été inaugurée en 1992, un projet-pilote destiné à donner un coup de jeune au tissu industriel de l'ex-RDA.

Kaiserslautern produit des moteurs et des pièces détachées, ce qui occupe 2.300 salariés.

Opel en Europe est également présent à Saragosse (Espagne), Gliwice (Pologne), Ellesmere Port (Grande-Bretagne), Anvers (Belgique) et Saint-Pétersbourg (Russie).

Le marché ne croit absolument pas au sérieux de cette offre. "Bonjour le gag!", a lancé Jürgen Pieper, analyste chez Bankhaus Metzler. "Même s'ils sont sérieux, c'est totalement absurde. Solarworld veut faire parler de lui, voilà tout. Opel arrive à peine à survivre par lui-même", dit-il.

"Je ne crois pas que ce soit réaliste", renchérit un autre trader, ajoutant qu'il y a trop d'emplois en jeu.

Quoi qu'il en soit, l'action SolarWorld, intégrée à l'indice des technologiques <.TECDAX> plonge, de plus de 16% à 13,72 euros. L'action GM à Francfort au contraire gagne 7,6% à 2,41 euros.