![Standard and Poor's abaisse la note de la Belgique à AA Standard and Poor's abaisse la note de la Belgique à AA](/data/posts/2022/07/16/1657993842_Standard-and-Poor-s-abaisse-la-note-de-la-Belgique-a-AA.jpg)
Alors que la zone euro s'enfonce dans la crise, Standard and Poor's a abaissé d'un cran la note souveraine de la Belgique. L'agence de notation redoute que le pays, déjà très endetté, doive intervenir pour soutenir son secteur financier.
AFP - L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé d'un cran vendredi la note de la Belgique, ramenée de "AA+" à "AA", mettant en avant l'endettement du royaume et la crise politique qu'il traverse et paralyse actuellement les discussions sur le prochain budget.
L'agence craint notamment que les "difficultés du secteur financier" nécessitent un soutien plus important des pouvoirs publics qui alourdirait la dette déjà élevée du pays, dans un contexte d'"incertitude politique" qui continue de peser sur la crédibilité de la Belgique en tant qu'emprunteur.
La note "AA" de la Belgique, qui appartient à la catégorie des émetteurs de "haute qualité", est assortie d'une perspective négative.
Si la Belgique devait de nouveau voler au secours de son secteur bancaire, comme en 2008, sa dette, qui devrait atteindre 97% du PIB à la fin de l'année, pourrait dépasser les 100%, estime l'agence.
Cela ne manquerait pas d'alourdir le déficit budgétaire d'un pays dont l'économie, "parmi les plus ouvertes de la zone euro", est par ailleurs "vulnérable à tout affaiblissement de la demande extérieure", ajoute l'agence.
S&P souligne enfin que le gouvernement belge, s'il a pris des mesures efficaces en 2011 pour diminuer le déficit primaire, n'a pas les coudées franches pour mettre en oeuvre des réformes structurelles d'envergure.
En cause: la crise politique du royaume qui n'est toujours pas doté d'un gouvernement plus de 500 jours après les dernières élections législatives.
Alors que les négociations avaient bien avancé à la rentrée, elles butent depuis plusieurs semaines sur les questions budgétaires, à tel point que le chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo, chargé de former le futur gouvernement, a jeté l'éponge lundi. Le souverain Albert II lui a demandé mercredi soir de se remettre malgré tout en selle.
Les télévisions belges indiquaient vendredi soir que M. Di Rupo avait relancé les discussions sur le budget en début de soirée en réunissant les six présidents de partis associés aux négociations.
Réagissant à la décision de S&P, le Premier ministre sortant Yves Leterme a lancé un appel aux six partis négociant la formation d'un nouveau gouvernement pour qu'ils trouvent un accord avant l'ouverture des marchés lundi sur le budget.
"Tout le monde a fait des efforts, mais il faut maintenant une réponse claire et nette pour éviter le pire. La situation devient intenable", a poursuivi le Premier ministre chargé des affaires courantes.
La Belgique a besoin de trouver 11,3 milliards d'euros pour faire repasser son déficit sous la barre des 3% du PIB en 2012, comme l'exige l'UE.
La situation est d'autant plus urgente que, sur les marchés, les taux d'emprunt belges à 10 ans s'envolent et se rapprochent des 6%.
Les dirigeants du pays sont en outre confrontés aux pressions de la Commission européenne qui menace la Belgique d'une amende de 700 millions d'euros si un budget de rigueur n'est pas bouclé d'ici à la mi-décembre.