Suspendue pour manquement à des obligations de géolocalisation par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jeannie Longo, étoile du cyclisme tricolore, a finalement été relaxée par la Fédération française.
AFP - Jeannie Longo a obtenu gain de cause mardi face à l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) qui l'avait accusée d'avoir violé un règlement antidopage alors que la plus grande championne de l'histoire du cyclisme n'était pas tenue légalement de s'y plier.
La commission de discipline de la Fédération française de cyclisme (FFC) a décidé de "relaxer de toute poursuite disciplinaire" la coureuse vedette de 53 ans, à laquelle l'AFLD reprochait trois manquements à ses obligations de localisation.
Jeannie Longo avait bien été placée en 2008 sur la liste des athlètes de haut niveau français devant fournir régulièrement leur agenda des trois prochains mois - en précisant un lieu et une heure par jour - afin de faciliter la tenue des contrôles inopinés.
Mais depuis, l'AFLD n'avait pas pris soin d'avertir la championne aux treize titres mondiaux qu'elle appartenait toujours à ce "groupe-cible". Or, suite à une modification de règlement en avril 2010, l'appartenance à ce groupe n'est plus automatiquement reconduite, sauf avis contraire, mais valable une année seulement.
Comme l'avait plaidé son avocat lors de l'audience début novembre, la FFC a donc estimé que les faits postérieurs à avril 2011 étaient "nuls et non avenus", pointant plus particulièrement le contrôle manqué qui lui a été reproché le 30 juin 2011.
"L’infraction aux dispositions relatives aux obligations de localisation n’étant pas constituée (3 manquements sur une période de 18 mois), la commission nationale de discipline a donc constaté qu’aucune violation des règles antidopage ne saurait être retenue à l’encontre de Mme Jeannie Longo-Ciprelli", a précisé la FFC dans un communiqué.
Un éminent juriste
L'AFLD a beau être dirigée par l'un des juristes les plus éminents de France, Bruno Genevois, c'est sur un point basique de droit que l'instance maître de la lutte antidopage en France se voit infliger un camouflet.
"A travers son cas, il est apparu que l'AFLD ne respectait même pas les procédures qu'elle a édictées", a déclaré l'avocat de Jeannie Longo, Me Ravaz, pour qui la décision de la FFC "fait justice à Jeannie Longo".
Selon lui, Jeannie Longo "ne remettait pas en cause l'importance et l'intérêt de la lutte contre le dopage, mais voulait défendre le droit des athlètes d'être traités équitablement, convenablement, dans le respect des procédures".
Très affectée par cette affaire, qui avait fuité en septembre dans le journal L'Equipe, à un moment où son père était mourant, celle qui figure parmi les personnalités préférées des Français a déjà contre-attaqué en poursuivant l'AFLD au pénal pour violation du secret professionnel.
"Jeannie Longo a souffert, c'est tombé à une période de sa vie où elle n'était peut-être pas à même de faire face en toute sérénité à ce genre d'accusation", a pointé Me Ravaz. "Je pense qu'il n'a pas échappé à Bruno Genevois qu'il y avait des problèmes au sein de son Agence".
Quant aux autres accusations d'achat d'EPO frappant son mari et entraîneur Patrice Ciprelli, révélées dans la foulée par L'Equipe, le dossier n'est en revanche pas clos. Le parquet de Grenoble s'est saisi de l'affaire et du côté de la justice sportive la FFC doit encore se prononcer sur son cas.