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L'Australien condamné pour crime de lèse-majesté gracié par le roi

Un auteur australien avait été emprisonné en Thaïlande pour un ouvrage jugé insultant envers la monarchie. Il vient d'être libéré après avoir reçu le pardon du souverain thaïlandais.

Un écrivain australien incarcéré depuis près de six mois en thaïlande pour avoir insulté la famille royale dans un ouvrage a été pardonné et libéré, a-t-on appris samedi de source officielle australienne.

Détenu depuis le 31 août, Harry Nicolaides, 41 ans, avait été condamné le 19 janvier à trois ans de prison après avoir été reconnu coupable de crime de lèse-majesté par la justice thailandaise.

"Je suis en mesure de confirmer que le roi de Thaïlande a accordé son pardon à M. Nicolaides", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères.

L'écrivain a été relâché vendredi soir et devrait retourner samedi dans son pays, selon son avocat, Me Mark Dean.

L'Australien, qui avait enseigné dans une université du nord de la Thaïlande, était accusé du crime de lèse-majesté pour avoir écrit en 2005 une nouvelle intitulé "Verisimilitude" et dont un passage a été jugé offensant pour la famille royale thaïlandaise.

L'auteur s'était déjà formellement excusé en septembre et avait réaffirmé, avant le verdict, qu'il "respectait le roi de Thaïlande".

De leur côté, les autorités australiennes avaient exercé des pressions diplomatiques pour obtenir sa libération.

En mars 2007, un Suisse de 57 ans, Oliver Jufer, avait été condamné à dix ans de prison pour avoir barbouillé de peinture noire des portraits du roi Bhumibol Adulyadej, mais il avait finalement été gracié par le souverain et expulsé deux semaines plus tard vers son pays.

L'image de la monarchie est protégée par une législation extrêmement sévère en Thaïlande où les personnes reconnues coupables du crime de lèse-majesté sont passibles de 15 ans de prison.

Bhumibol, 81 ans, est le plus ancien monarque en exercice dans le monde. Il est sur le trône de Thaïlande depuis près de 63 ans et est immensément révéré par nombre de ses sujets, éduqués dans le respect de la monarchie.

Le nouveau gouvernement thaïlandais, qui a pris ses fonctions en décembre, a intensifié la répression du crime de lèse-majesté et a annoncé son intention de bloquer l'accès à 3.800 sites web dont les contenus sont jugés insultants pour la monarchie.