Mécontents du traitement infligé à leurs confrères suite au suicide d'un mineur en prison à Metz, 534 magistrats ont signé une motion réclamant des excuses publiques de la part de la ministre de la Justice Rachida Dati.
PARIS - Plus de 500 magistrats français ont signé une motion réclamant à la ministre de la Justice, Rachida Dati, des "excuses publiques pour l'affaire de Metz", liée au suicide d'un mineur en prison, rapporte mercredi Le Figaro.
Dans une interview accordée au quotidien, le garde des Sceaux souligne qu'il est "de politique constante" dans une telle affaire qu'une inspection soit ordonnée dans les meilleurs délais par l'administration pénitentiaire.
"Est-il choquant que le garde des Sceaux, sans rechercher de quelconque responsabilité sur un plan disciplinaire, ordonne également une inspection afin de connaître les conditions dans lesquelles le mineur a été poursuivi, interpellé, incarcéré ?", ajoute-t-elle.
Dans leur pétition, remise au cabinet de Rachida Dati, les 534 magistrats, dont la démarché a été menée hors syndicat, reprochent les conditions de cette inspection.
Au delà, ils dénoncent les "injonctions paradoxales" de la politique pénale, stigmatisant notamment le développement des peines planchers et les demandes d'aménagement de peine, écrit Le Figaro.
Affirmant "ne pas comprendre la teneur de cette motion", Dati reconnaît en revanche que "la multiplication des réformes en cours (...) crée au sein du corps (de la magistrature) des interrogations compréhensibles".
"Pour autant, si je comprends les difficultés des magistrats, je ne peux accepter les mises en cause", ajoute-t-elle. "En tant que garde des Sceaux, je mets en oeuvre une politique pénale ferme, souhaitée par les Français, votée par le Parlement."