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Le Secours catholique révèle la précarité des jeunes dans un rapport alarmant

Le Secours catholique tire la sonnette d'alarme sur la situation des jeunes de 18-25 ans. Selon une étude de l'organisation, ils représentent la catégorie la plus pauvre de la société. Une précarité que les effets de la crise accentuent.

Le Secours catholique publie ce mardi son rapport annuel sur l’évolution de la pauvreté en France. Intitulée "Jeunes, une génération précaire", l’étude statistique, qui porte sur l’année 2010, est inquiétante.

Selon l’enquête menée, les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus touchés par la pauvreté. Ils représentent 12 % des bénéficiaires de l'aide alimentaire du Secours catholique, soit une part supérieure à celle qu’ils occupent dans la population française, soit 10 %. Ils "sont aujourd'hui les plus touchés par la pauvreté, bien plus que les personnes âgées", assure Bernard Thibaud, secrétaire général de l’organisation.

Un constat partagé par d’autres organismes caritatifs tels que le Secours populaire. "Cela fait déjà plusieurs années que nous constatons une recrudescence des jeunes parmi les personnes qui viennent nous voir", remarque le président, Julien Lauprêtre, joint par FRANCE 24. Mais pour lui la situation est d’autant plus grave que ces chiffres ne montrent que "la partie immergée de l’iceberg, car ceux qui osent venir demander de l’aide sont bien moins nombreux que tous les autres", estime-t-il.

"Le chômage, cœur du problème"

Les causes de cette précarisation des jeunes sont multiples, indique Dominique Saint-Macary, responsable du département enquête et statistique du Secours catholique et auteure du rapport

La principale cause de pauvreté chez les jeunes est avant tout la difficulté de trouver un emploi, ce qui "les empêche de prendre leur autonomie véritablement" selon la responsable. Si des dispositifs spécifiques existent bel et bien pour les jeunes, "ils n’atteignent pas le cœur du problème". "Il y a bien les missions locales", concède-t-elle au cours de l'interview. "Mais selon un rapport très officiel, ils ne placent que 28 % des personnes qu’ils rencontrent, pour un dispositif spécifique, c’est peu".

Le niveau d’étude s’est par ailleurs beaucoup élevé, constate Dominique Saint-Macary, "il y a une surenchère au diplôme dans l’espoir d’avoir un emploi, la période d’autonomie en devient, par conséquent, de plus en plus longue". D’autres problèmes comme le difficile accès au logement ou des situations d’instabilité affective ou familiale viennent s’y ajouter; "L’instabilité, quelle qu’elle soit, est source de précarité", analyse Dominique Saint-Macary.

L’urgence d’agir

Les aides prévues par l’État pour la catégorie des 18-25 ans ne semblent pas suffire pour améliorer leur situation. Ainsi, "à moins d’avoir un enfant, un jeune précaire passe au travers des mailles du filet", déplore l'auteure du rapport.

Dans ses conclusions, le Secours catholique préconise un certain nombre de mesures pour redresser la situation. Y figure notamment la création d’une Allocation de soutien à l’autonomie des jeunes ou encore l'extension du RSA-activité (Revenu de solidarité active) aux jeunes dès 18 ans et le maintien des allocations familiales jusqu’à 20 ans.

Une initiative qui tombe mal au lendemain de la présentation d’un budget d’austérité que les socialistes ont dénoncé à l’Assemblée comme un plan de rigueur injuste qui risquait de peser sur les citoyens les plus modestes…

Tags: Pauvreté, France,