Opposé à la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf au second tour, Winston Tubman (photo) a appelé les électeurs à ne pas se prononcer le 8 novembre prochain. Le candidat avait dénoncé des fraudes lors du premier tour le 11 octobre.
REUTERS - L’opposant Winston Tubman a annoncé vendredi qu’il ne participerait pas au second tour de l’élection présidentielle du Liberia contre la présidente sortante Ellen Johnson-Sirleaf le 8 novembre prochain, mais la commission électorale a fait savoir que le scrutin aurait néanmoins lieu.
Tubman, juriste formé à Harvard et à Cambridge qui a exercé des fonctions aux Nations unies, a appelé ses partisans à se joindre à une manifestation pacifique samedi et à boycotter l’élection mardi prochain.
Il a également dit qu’il ne reconnaîtrait aucun gouvernement issu de la présidentielle. Mais la présidente de la commission électorale, Elizabeth B. Nelson, a souligné que rien ne ferait obstacle au scrutin.
“Nous engageons tous les Libériens épris de paix à se présenter en grand nombre pour voter mardi”, a-t-elle déclaré par téléphone à Reuters. “Rien n’empêchera l’élection de se dérouler comme prévu.”
Le précédent chef de la commission avait démissionné la semaine dernière après avoir été accusé de parti pris par le Congrès pour le changement démocratique (CDC) de Tubman. Mais ce dernier avait affirmé que la composition de l’organisme électoral posait encore des problèmes.
“Nous refusons de participer au second tour de l’élection le 8 novembre. Nous ne récompenserons jamais la fraude et ne légitimerons jamais un processus politique corrompu”, a dit Tubman aux journalistes à Monrovia.
“Tout gouvernement issu du processus du 8 novembre sera un gouvernement sans mandat national qui ne sera pas reconnu par le CDC”, a-t-il ajouté.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a prévenu qu’un boycott risquait de déstabiliser le Liberia et a engagé Tubman à ne pas se retirer du processus. Tubman s’est rendu cette semaine au Nigeria pour des discussions avec la Cedeao, mais elles semblent avoir échoué.
La guerre civile qui a ravagé le Liberia à partir de 1989 a pris fin en 2003 et la dernière élection remonte à 2005. Le pays ouest-africain a lentement regagné la confiance des investisseurs, et des compagnies minières et pétrolières s’apprêtent à accélérer son développement.