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Le piratage, mercredi, du site de l'hebdomadaire satirique français a été revendiqué par un groupe de hackers turcs. Selon eux, "Charlie Hebdo" a offensé leurs "valeurs religieuses" par son édition spéciale baptisée "Charia Hebdo".

Depuis mercredi, le site de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo a disparu du cyberespace, piraté peu après qu’un incendie criminel a détruit le siège du journal. Ces deux actions visaient à protester contre la décision de "Charlie Hebdo" de publier, mercredi, un numéro spécial baptisé “Charia Hebdo” et sur lequel une caricature du prophète Mahomet figurait en une. Momentanément, la page d’accueil de charliehebdo.fr a été remplacée par un message clamant que l’hebdomadaire “avait à plusieurs reprises publié des caricatures ridiculisant le prophète Mahomet”.

Rapidement, la société belge qui héberge charlihebdo.fr a décidé de fermer temporairement la version web du journal. “Nous avons ensuite remis le site en ligne, et reçu alors une menace de mort précise qui nous a décidés à fermer de nouveau le site”, raconte Maël Doudelet, directeur de Bluevision, contacté par FRANCE 24. Sans vouloir rentrer dans les détails il explique que "s'’il n’est toujours pas de retour en ligne, c’est aussi que nous effectuons une maintenance technique du site pour en améliorer la sécurité”, sans préciser quand les internautes pourront de nouveau y accéder.

Des pirates informatiques déjà connus

Entre temps, la cyberattaque contre "Charlie Hebdo" a été revendiquée par un groupe turc de pirates informatiques qui se fait appeler Akincilar, du nom d’une ville dans la province turque de Sivas en Anatolie centrale. Ils ont fait parvenir un message, mercredi soir, à l’hebdomadaire français "Le Nouvel Observateur". Ces cyberpirates expliquent avoir voulu punir "Charlie Hebdo" pour “l’affront fait à nos valeurs religieuses”.

Selon Bluevision, cette action a été préméditée. “Elle a été préparée au moins 24 heures avant la parution du journal et peut-être même 48 heures”, souligne Maël Doudelet qui indique que les polices belge et française enquêtaient aussi bien sur la cyberattaque que sur la menace de mort reçu par Bluevision, qui semble elle provenir de Belgique et ne pas être le fait d’Akincilar, selon le directeur de l’entreprise.

Ce groupe de pirates informatiques a déjà sévi par le passé. En mai 2010, ils revendiquaient l’attaque contre le site drawmohammed.com qui proposait aux internautes de dessiner leur propre caricature du prophète de la religion musulmane. Akincilar ne se limite pas, pour autant, aux sites qui ridiculisent, d’après eux, le prophète Mahomet.

Le groupe affirme dans le message de revendication avoir piraté "des milliers de sites pornographiques et satanistes, des centaines de sites israéliens” et un forum de discussion du collectif de hackers Anonymous qui avaient piraté en juin 2011 des sites institutionnels turcs pour protester contre le filtrage du Net en Turquie.