La délégation de ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe a dénoncé le massacre de plus de 30 Syriens vendredi à Homs (centre) et Hama (nord). Et appelé le président à "prendre des mesures pour protéger les civils".
AFP - Les ministres arabes des Affaires étrangères ont dénoncé vendredi les "meurtres de civils" en Syrie, dans un message au président syrien Bachar al-Assad, appelant Damas à "prendre les mesures nécessaires" pour protéger la population civile.
"Le comité ministériel arabe a exprimé son rejet des meurtres de civils qui se poursuivent en Syrie et a exprimé l'espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les protéger", indique le message rendu public dans un communiqué au Caire.
La Syrie a connu vendredi l'une des journées les plus violentes depuis des semaines, avec 36 civils tués quand les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestations, selon des organisations syriennes des froits de l'homme.
La délégation ministérielle de la Ligue arabe, qui a eu des discussions mercredi à Damas avec le président Assad, a indiqué qu'elle rencontrerait dimanche des responsables syriens au Qatar pour tenter de parvenir à "des résultats sérieux et une solution à la crise syrienne".
Les ministres, qui tentent d'engager une médiation entre le régime et l'opposition, ont indiqué avoir eu des discussions "franches" avec le président Assad mercredi, alors que des militants faisaient état d'au moins 19 tués dans les violences ce jour-là.
"La rencontre avec le président Assad était franche et amicale et nous allons poursuivre la réunion le 30 octobre", a déclaré après la rencontre le ministre qatari des Affaires étrangères cheikh Hamad ben Jassem cheikh Hamad, également Premier ministre.
"Nous avons perçu l'attachement du gouvernement syrien à oeuvrer avec la Commission arabe pour parvenir à une solution" à la crise en Syrie, a ajouté cheikh Hamad, qui dirigeait la délégation.
Dirigée par le Qatar, qui assure actuellement la présidence de la Ligue arabe, la délégation comprenait les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, Egypte, Oman et Soudan, outre le secrétaire général de l'organisation Nabil al-Arabi.
M. Arabi a déclaré au quotidien pan-arabe Al-Hayat qu'il espérait voir le régime syrien entamer "des réformes authentiques".
"C'est dans mes prérogatives de secrétaire général de la Ligue arabe de rencontrer tout membre de l'opposition pacifique", a déclaré M. Arabi, évoquant un "désaccord" avec Damas après sa rencontre avec des membres de l'opposition syrienne.
La Ligue arabe avait appelé le 16 octobre au Caire à la tenue d'une "conférence de dialogue national" pour mettre fin aux violences et "éviter une intervention étrangère".
Le représentant de la Syrie, Youssef Ahmad, avait affirmé que la réunion du Caire avait donné lieu à une "conspiration" contre le régime du président syrien.
Mais l'initiative de la Ligue arabe a également été critiquée par l'opposition.
"Arabes, ne vous impliquez pas davantage dans un bain de sang contre nous", a déclaré la commission générale de la Révolution syrienne, une coalition qui regroupe une quarantaine d'organisations de l'opposition.
"Nous n'accepterons que la démission de Bachar al-Assad et son procès", a prévenu la coalition de l'opposition.