La Conférence générale de l'Unesco s'est ouverte mardi sur fond de tensions. Les États-Unis ont menacé de retirer leur contribution financière si l'Organisation acceptait l'adhésion d'un État de Palestine.
AFP - Les Etats-Unis ont prévenu mercredi qu'ils pourraient couper les vivres à l'Unesco si cette dernière votait en faveur d'une adhésion de l'Autorité palestinienne comme Etat membre à part entière.
Les Etats-Unis ont mené une série de consultations lors desquelles ils ont clairement fait
savoir "qu'un vote en ce sens aurait des conséquences", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.
La conférence générale de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), qui s'est ouverte mardi à Paris, a mis à son agenda l'adhésion de la Palestine comme Etat membre, un enjeu des plus symboliques à l'heure où les Palestiniens tentent de devenir un Etat membre à part entière à l'ONU.
Mme Nuland a rappelé que la loi américaine prévoyait de couper les fonds à toute agence de l'ONU qui accepterait d'accueillir l'Autorité palestinienne en qualité d'Etat membre à part entière. Or les Etats-Unis fournissent 22% du budget de l'Unesco.
Il y a des "lignes rouges" à ne pas franchir, a mis en garde Mme Nuland. "Nous sommes préoccupés quant à notre capacité à continuer (... ) à faire bénéficier l'Unesco du plein soutien américain", en cas de vote en faveur de des Palestiniens, a insisté la porte-parole américaine.
Pour entrer en vigueur, l'adhésion palestinienne doit être votée à une majorité des deux tiers de ses 193 membres. Les diplomates interrogés par l'AFP sont unanimes: les Palestiniens, qui n'ont actuellement qu'un statut de "mission d'observation", sont assurés d'obtenir cette majorité.
La date du vote n'était pas encore fixée mercredi. Selon une source à l'Unesco, il aura lieu "au plus tôt" le lundi 31 octobre, jour où le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki prévoit de s'exprimer en session plénière.