La Foire internationale d'art contemporain s'est achevée dimanche à Paris. Malgré la crise, cette 38e édition, qui a duré cinq jours, s'avère bonne, selon les exposants. Les collectionneurs, notamment Américains, étaient au rendez-vous.
AFP - La Foire internationale d'art contemporain (Fiac), qui a fermé ses portes dimanche soir au Grand Palais à Paris, a encore gagné en qualité cette année, les ventes ayant été plutôt "bonnes" en dépit de la crise financière, selon une majorité de galeristes interrogés par l'AFP.
D'autres exposants, moins nombreux, semblaient plus réservés sur le bilan des ventes.
La 38ème édition, qui a duré cinq jours dont un réservé aux professionnels, a été particulièrement sélective, avec 168 galeries d'art moderne et contemporain contre 194 en 2010.
"Les affaires ont été bonnes, soutenues, régulières. L'ambiance a été tonique, enlevée. Ce n'est pas la sinistrose", a déclaré à l'AFP Jennifer Flay, directrice de la Fiac.
Avec 68% de galeries étrangères, le caractère international de la foire s'est encore accru. Mercredi, lors de la journée pour les professionnels, les collectionneurs étaient au rendez-vous, notamment les Américains plus nombreux que les années précédentes.
"Nous avons eu un public international de collectionneurs que nous n'avions pas avant", indique à l'AFP le galeriste parisien Kamel Mennour.
"Le niveau de la clientèle s'est amélioré", relève la grande galerie new yorkaise Michael Werner. "Nous avons beaucoup vendu", ajoute la galerie.
Toutefois sa pièce phare, un Picasso "unique" de 1904 intitulé "Vase de fleurs", n'avait pas encore trouvé preneur samedi.
La galerie Jeanne Bucher/Jaeger Bucher "a réalisé des ventes à plus de 2 millions d'euros dont deux tableaux de Nicolas de Staël", indique la Fiac.
Applicat-Prazan souligne avoir réalisé de nombreuses ventes à plus d'un million d'euros. Des oeuvres à plus de 2 millions d'euros ont été vendues à des "clients très internationaux", ajoute la Fiac.
La galerie américaine Gagosian affirme "avoir très bien vendu". Une oeuvre de Damien Hirst "White riot" composée de deux armoires à pharmacie fait l'objet d'une réserve.
La galerie new yorkaise David Zvirner, qui présentait un stand très remarqué autour d'artistes minimalistes (Dan Flavin, Donald Judd), a "très bien vendu", déclare Justine Durrett, l'un de ses directeurs.
La galerie new yorkaise Cheim & Read a enregistré des ventes allant jusqu'à plus de 3 millions d'euros. La new Yorkaise Van de Weghe évoque des ventes jusqu'à 4 millions d'euros.
La galerie française Perrotin a réalisé des ventes jusqu'à 3,5 millions de dollars.
La foire s'est "bien passée" pour la galerie parisienne Jérôme de Noirmont, déclare Emmanuelle de Noirmont, qui montrait notamment Fabrice Hyber.
La galerie Blum & Poe, de Los Angeles, dit apprécier la foire et son cadre prestigieux. "Les ventes ont été OK, pas merveilleuses mais assez bonnes", indique Jeff Poe.
Nouvelle venue, la galerie Bärbel Grässlin de Francfort, qui présentait des artistes allemands, dit que pour elle "le business est OK". "On n'est pas malheureux mais cela pourrait être meilleur", souligne Bärbel Grässlin.
Victoria Miro, galerie londonienne qui mettait en avant la Japonaise Yayoi Kusama, a relevé la progression qualitative de la foire. En revanche, "nous n'avons pas beaucoup vendu", confie samedi l'un des directeurs, Glenn Scott Wright.
La galerie chinoise Shanghart reconnaît que "cela ne marche pas super" pour elle, "sans doute en raison de la crise économique" en Europe. "C'est plus facile en Chine", ajoute-t-elle.
La Fiac a comptabilisé 68.079 entrées au Grand Palais en cinq jours. L'an dernier la Fiac avait enregistré plus de 85.660 entrées entre le mardi soir et le dimanche, mais elle avait lieu sur deux sites (Grand Palais plus Cour Carrée du Louvre). Les chiffres ne sont donc pas comparables, soulignent les organisateurs.