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Un million d'euros de dégâts en marge de la manifestation des "indignés" à Rome

Les violences survenues samedi à Rome en marge de la journée mondiale des "indignés" auraient causé des dégâts évalués à un million d'euros, selon le maire. Un bilan fait également état de 135 blessés dont 105 policiers.

AFP - Les pires violences que Rome ait connues depuis des années, samedi à l'occasion de la journée mondiale des "indignés", ont fait 135 blessés, dont 105 policiers, et causé aux biens publics des dégâts évalués à un million d'euros, a-t-on indiqué dimanche de source officielle.

Parmi les 30 manifestants blessés, deux ont eu des doigts amputés à cause de l'explosion de bombes fumigènes, précise l'agence ANSA de même source.

"Nous devons agir avec la fermeté appropriée à l'encontre de ces brutes", a déclaré dimanche le maire de Rome Gianni Alemanno qui s'est rendu dans la zone environnant la place Saint-Jean de Latran à proximité du centre-ville dévasté par les violences.

"On évalue à un million les dégâts subis par les biens publics et il reste à évaluer les dégâts subis par les propriétés privées" a-t-il souligné, ajoutant que la ville demanderait l'aide de l'Etat pour dédommager les particuliers.

Il a également indiqué que la ville se porterait partie civile et engagerait une action en justice contre douze manifestants déjà arrêtés et qu'il y aurait d'autres arrestations à partir de films vidéo réalisés par la police pendant les manifestations.

Les manifestants ont incendié plusieurs voitures, brisé des fenêtres et des devantures de banques et de magasins et mis le feu à un dépôt de l'armée dans le centre-ville. Les affrontements sur la place de Saint-Jean de Latran ont duré quatre heures.

Interviewé par ANSA à l'hôpital, un policier qui a pu s'échapper de son véhicule avant qu'il ne soit incendié par les manifestants a déclaré qu'il n'avait jamais assisté à un tel degré de violence.

"J'ai fait des manifestations mais je n'ai jamais rien vu de tel. Heureusement que je portais mon casque. Autrement je serais mort", a ajouté le policier qui a préféré garder l'anonymat.

"Je n'arrivais ni à avancer ni à reculer. Ils ont brisé mon rétroviseur et sont parvenus à ouvrir une des portes du véhicule. Ensuite je ne me souviens plus de rien. J'ai pris la fuite" a-t-il raconté.

Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni a condamné des "violences sans précédent" et remercié les forces de l'ordre du fait qu'il n'y avait pas eu de morts.

"Il y avait un risque réel parce que les manifestants violents utilisaient la manifestation (pacifique des "indignés) comme un bouclier. Je veux que les auteurs de ces violences, qui sont des criminels invétérés, paient et servent de leçon aux autres" a poursuivi le ministre.

Un syndicat de policiers, l'UGL, a déploré de son côté que M. Maroni ait "gravement sous-estimé" le potentiel de violence des manifestants.

Les policiers, les gardiens de prison et les pompiers ont décidé séparément d'organiser leurs propres manifestations lundi contre les coupes budgétaires.

Des affrontements similaires mais à une plus petite échelle avaient fait 22 blessés et donné lieu à 41 arrestations à Rome le 14 décembre dernier, à la suite d'un scandale où le Premier ministre Silvio Berlusconi a échappé de peu à la perte de confiance au Parlement.

Rome n'avait pas connu des troubles de ce niveau de violence depuis les affrontements qui opposèrent des militants politiques aux forces de l'ordre pendant les "Années de plomb" dans les années 70 et 80, et qui firent parfois des morts.