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Le deuxième tour de la primaire socialiste doit départager dimanche François Hollande et Martine Aubry, après plus de trois mois de campagne. A la veille du résultat, les deux candidats ont observé une trêve.

AFP - A Paris pour l'une, en Corrèze pour l'autre, Martine Aubry et François Hollande, après une semaine à couteaux tirés, ont observé une trêve samedi à la veille du second tour de la primaire PS, qui désignera l'un d'eux pour concourir à la présidentielle de 2012.

A l'agenda des deux concurrents, ni visite officielle ni rencontres publiques, une journée plutôt tranquille, où les deux concurrents ont mis leurs armes au vestiaire.

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PORTRAIT DE MARTINE AUBRY
Martine Aubry et François Hollande s'affrontent au second tour

A Paris, Martine Aubry a assisté avec son mari Jean-Louis Brochen à la retransmission de la demi-finale du Mondial de rugby France-Pays de Galles, profitant de l'occasion pour siffler la fin des hostilités, après une semaine d'offensive tous azimuts contre son rival, en position de favori.

La primaire, "c'est un petit peu comme au rugby, ils (les joueurs) se cognent dessus beaucoup plus fort que nous pendant deux mi-temps (...) et puis, ensuite, à la troisième mi-temps, ils font la fête ensemble. Nous, ce sera la même chose dès lundi", a-t-elle assuré.

N'empêche, la victoire sur le fil des rugbymen français (9 à 8) a ravi la candidate. Sans être "un symbole", cela montre qu'avec "simplement du courage et de la détermination (...) en général, ça passe". "S'il y avait eu des sondages, évidemment, on les aurait donné battus", a-t-elle glissé.

A ses côtés, le numéro deux d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Jean-Vincent Placé, a prévu un score "très serré" dimanche soulignant que chez les écologistes "ça se mobilise beaucoup pour Martine Aubry".

La candidate est ensuite retournée dans sa ville de Lille pour "se balader".

François Hollande est lui parti sur ses terres corréziennes, où il a assisté dans l'après-midi à une compétition sportive entre jeunes, à Voutezac, avec sa compagne Valérie Trierweiler, restée très discrète.

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PORTRAIT DE FRANÇOIS HOLLANDE
Martine Aubry et François Hollande s'affrontent au second tour

Il a implicitement imputé la responsabilité de la tension de la semaine à sa rivale. "Elle ne venait pas de mon côté, chacun l'a bien vu. Moi, je suis là pour rassembler et je ne cesserai de le faire", a-t-il affirmé dénonçant des phrases faite "pour blesser inutilement". Le favori a souhaité dimanche un "résultat le plus large possible" pour donner "une dynamique" au candidat choisi.

Avec près de neuf points d'avance au premier tour (39,17% contre 30,42%), il est en position de favori, avec l'appui des quatre candidats éliminés au 1er tour: Manuel Valls (5,63%), Jean-Michel Baylet (PRG, 0,64%), Ségolène Royal (près de 7%) et, surtout du "faiseur de roi" Arnaud Montebourg (17%).

Le chantre de la démondialisation s'est prononcé à titre personnel, en sa faveur, sans donner de consigne de vote, mais en soulignant que le député de Corrèze était le plus proche de ses thèses.

Pour combler son retard, Martine Aubry a multiplié cette semaine petites piques et phrases assassines contre son rival, parangon selon elle d'une "gauche molle" et "floue", elle-même se posant en représentante d'"une gauche forte", qui "dit vrai".

Les "Hollandais" n'ont pas fait dans la nuance pour lui répliquer, comme Vincent Peillon, en disant que la présidente du FN avait décerné le "label Marine Le Pen" à Martine Aubry.

La Haute autorité des primaires a demandé aux candidats d'"éviter les pièges du dénigrement comparatif", rappelant que "leur unité, dès le lendemain des primaires (...) constituent la condition du succès en 2012".

Après plus de trois mois de campagne, les Français donnent des signes de lassitude. Selon un sondage Ifop à paraître dans le Journal du dimanche, une très large majorité d'entre eux (79%) approuve le principe de la primaire, mais beaucoup (61%) jugent qu'on en a trop entendu parler dans les médias.