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Mobilisation en demi-teinte contre l'austérité à l'appel des syndicats

Des rassemblements et des grèves ont eu lieu ce mardi en France à l'appel de cinq syndicats pour protester contre le plan d'austérité du gouvernement. Quelques milliers de personnes ont défilé pour cette journée, marquée par peu de grèves.

AFP - Pour dire non à l'austérité, quelques milliers de personnes ont défilé mardi en France lors d'une journée d'action interprofessionnelle en demi-teinte, marquée par peu de grèves et des perturbations limitées dans les transports.

"Une autre répartition des richesses. Pour l'emploi, les salaires et la protection sociale. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise", proclamait la banderole de tête du cortège parisien, parti vers 14H30 de la République, et auquel participaient plusieurs centaines de lycéens.

Les confédérations CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires, exigeant "des mesures d'urgence", n'avaient pas lancé d'appel national à la grève. Ne s'attendant pas à la mobilisation massive de l'an dernier contre la réforme des retraites, elles ont misé sur des actions sectorielles et locales.

Parmi les quelque 200 manifestations tout de même prévues, ils étaient 5.300 à Marseille selon la préfecture, 30.000 selon les organisateurs, avec Bernard Thibault en tête de cortège juste devant les salariés de l'usine Fralib de Gémenos.

Le secrétaire général de la CGT a demandé au gouvernement de "changer d'optique" car "loin de nous sortir de la crise économique, cette austérité salariale, cette précarité sociale vont nous enfermer dans la récession et tout le monde va y perdre".

Pour la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison "la mobilisation semble forte", avançant le chiffre de "plus de 150.000 personnes" ayant déjà défilé dans une cinquantaine de villes.

Le numéro un de la CFDT François Chérèque a misé sur une "action symbolique" place de la Bourse à Paris pour dénoncer "l'injustice" du plan anti-déficit du gouvernement qui, selon lui, fait payer les salariés six fois plus que les riches.

Au ministre de la Fonction publique, François Sauvadet, qui a qualifié la journée d'"agitation" syndicale, il a averti que "le mépris" pouvait revenir comme "un coup de boomerang".

Pour Annick Coupé, délégué générale de Solidaires, "c'est le moment de relever la tête et de dire stop à l'austérité".

A Nice, fonctionnaires et salariés du privé (Thalès, Air France, Schneider Automation) figuraient parmi les quelque 2.000 manifestants (chiffres police, environ 3.000 selon les organisateurs).

A Toulouse (3.200 selon la police, 5.500 manifestants pour les syndicats), les salariés de l'américain Freescale ont manifesté pour dire "non aux licenciements".

A Rouen, les manifestants (entre 3.000 et 5.000) ont remonté la rue Jeanne d'Arc, surnommée la "rue des banques", en distribuant des faux euros estampillés de slogans: "pour une autre répartition des richesses taxons le capital" ou "pour une autre richesse, augmentons les salaires".

La mobilisation a provoqué quelques perturbations dans les transports: le trafic ferroviaire était légèrement affecté, avec trois TGV sur quatre, celui du métro, des bus et tramways étant quasi normal. A 11H00, le taux de grévistes était de 20,57% à la SNCF, selon la direction.

A Paris, un train sur deux circulait sur le RER B en heure de pointe.

Quelques retards ont été enregistrés dans la matinée dans les principaux aéroports.

Dans les transports urbains, 39 préavis ont été déposés mais le service était assuré quasi-normalement sur la totalité des réseaux.

Quelques préavis de grève ont aussi été déposés, notamment dans la fonction publique territoriale où le taux de grévistes était de 5,8% à la mi-journée selon le ministère.

A la Poste, le taux de grévistes était de 6,91% à 10H00, de 6,08% à Pôle emploi le matin, selon les directions respectives.

Toutes les cantines scolaires sont par ailleurs fermées à Toulouse et Montpellier, 43 à Bordeaux, selon la CGT.