Estimant que les médecins, condamnés fin septembre à des peines de prison pour avoir soigné des manifestants, ne pouvaient être jugés pour leurs opinions politiques, le procureur général a ordonné un nouveau procès devant des tribunaux civils.
AFP - Le procureur général de Bahreïn a ordonné la tenue d'un nouveau procès pour une vingtaine de médecins et de membres du personnel d'un hôpital de Manama condamnés à de lourdes peines de prison pour leur soutien aux manifestants chiites au printemps, a annoncé une source officielle.
"Le procureur général Ali Al-Boainain a décidé, après avoir examiné le verdict rendu par la Cour de sûreté nationale le 28 septembre, de la tenue d'un nouveau procès devant des tribunaux civils", indique un communiqué officiel.
Le procureur a estimé que ces médecins et membres du personnel médical ne pouvaient être jugés pour leurs opinions politiques et qu'ils avaient droit à un nouveau procès.
"Aucun médecin ou membre du personnel médical ne peut être puni pour avoir accompli son devoir humanitaire ou pour ses opinions publiques", a-t-il souligné dans le communiqué.
Vingt médecins et membres du personnel de l'hôpital Salmaniya, le plus grand de Manama, ont été condamnés le 28 septembre (bien le 28 septembre) par un tribunal d'exception à de lourdes peines allant de 5 ans à 15 ans de prison.
Ce verdict a été critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme, les Etats-Unis, l'ONU et plusieurs pays occidentaux. Il a été qualifié de sévère et ces pays et organisations ont appelé à la libération de tous les prisonniers politiques à Bahreïn.
Lundi, un autre procureur Abdelrahman al-Sayyed avait annoncé que le procès en appel de médecins condamnés pour avoir aidé le mouvement de contestation à Bahreïn devait avoir lieu le 23 octobre devant une cour civile.
Les condamnés, parmi lesquels des femmes, ont été reconnus coupables d'avoir incité au "renversement par la force du régime" et aidé les contestataires, selon le tribunal.
Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, avec une trentaine de morts.