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La Chine lance son premier module de station spatiale

Un an après le lancement d'une sonde lunaire, la Chine s'apprête à propulser le premier module d'essai de la station spatiale dont elle entend se doter en 2020. Ce tir intervient deux jours avant la Fête nationale du 1er octobre.

AFP - La Chine préparait jeudi le lancement de son premier module d'essai dans le cadre d'un programme visant à la doter d'une station spatiale permanente à l'horizon 2020, la télévision nationale annonçant dès la matinée que le compte à rebours était lancé.

Le décollage de la fusée Longue Marche 2F avec à son bord le vaisseau Tiangong-1, dont le nom signifie palais céleste, est prévu entre 13H16 et 13H31 GMT depuis le base de Jiuquan (nord-ouest), dans le désert de Gobi.

Ce lancement intervient à deux jours de la Fête nationale chinoise, célébrée le 1er octobre.

L'an dernier, la Chine avait profité de cette date pour envoyer une sonde lunaire, Chang'e 2, également dans le cadre du programme des vols spatiaux habités entamé il y a 20 ans et qui lui a déjà permis de devenir en 2003 le troisième pays du monde, derrière l'URSS et les Etats-Unis, à envoyer des hommes dans l'espace.

Prototype dont la durée de vie prévue dans l'espace est de deux ans, Tiangong-1 devrait accueillir d'ici un mois Shenzhou VIII, un vaisseau inhabité pour le premier rendez-vous spatial chinois, puis successivement deux vaisseaux avec au moins un spationaute à leur bord, Shenzhou IX et Shenzhou X.

"Tiangong-1 est une étape préliminaire pour construire notre station spatiale. La maîtrise des rendez-vous (conduite de deux vaisseaux spatiaux à très faible distance l'un de l'autre, ndlr) et des amarrages ouvrira la voie aux futures explorations de l'espace par la Chine", a déclaré un expert chinois des technologies spatiales, Pang Zhihao, au quotidien Global Times.

La technologie des amarrages spatiaux est difficile à maîtriser car les deux vaisseaux, placés sur une même orbite et évoluant à quelque 28.000 km/h autour de la Terre, doivent se rapprocher très progressivement avant de s'unir pour ne pas se détruire.

Selon M. Pang, 300 amarrages ont eu lieu dans l'espace depuis 1966, dont 17 ont échoué.

En juillet 2010, le vaisseau cargo russe Progress avait dû s'y reprendre à deux fois avant de s'amarrer à la Station spatiale internationale (ISS).

Tiangong-1 doit rejoindre une orbite à 350 km d'altitude, plus élevée que celle de l'ISS, qui sera ensuite abaissée à 343 km pour son rendez-vous avec Shenzhou VIII, selon Wu Ping, porte-parole du programme de vol habité chinois cité par le Global Times.

La première tentative d'amarrage spatial de la Chine devrait intervenir dans "un mois", a précisé le porte-parole, qui a ajouté que les deux vaisseaux resteraient soudés l'un à l'autre 12 jours, avant de se séparer et de s'unir à nouveau à "une date appropriée".
 

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