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Les déboires de Sarkozy à sept mois de la présidentielle

À mesure que l’échéance présidentielle se rapproche, les revers électoraux et les affaires judiciaires embarrassantes viennent noircir le mandat de Nicolas Sarkozy.

La campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012 ne se présente pas sous les meilleurs auspices. En berne dans les sondages, le chef de l’Etat fait face ce mois-ci à un revers électoral et à la mise en examen de deux de ses anciens collaborateurs dans l’affaire Karachi. Revue de détails des événements qui ont terni son mandat et qui pourraient lui faire perdre un second mandat…

  • Une cote de popularité en berne :

Depuis le début de son mandat, Nicolas Sarkozy n’a pas été épargné par les sondages*. Six mois après son arrivée à l’Elysée, il perd un quart d’opinion favorable entre octobre 2007 et février 2008, date à laquelle il épouse la chanteuse Carla Bruni, sa cote de popularité chutant à 39%. Malgré un léger rebond en octobre 2008 (49% d’opinion favorable), le fossé se creuse entre un président bling-bling et les Français qui subissent la hausse du chômage. Sa baisse de popularité se poursuit en 2010 avec 30% d’avis favorable en novembre, suite à l’adoption de la réforme des retraites, une chute d’autant plus douloureuse que son Premier ministre, François Fillion, bénéficie de 51% d’opinion favorable. En avril 2010, alors que le président atteint son plus bas niveau (29%), un sondage le donne perdant dès le premier tour de la présidentielle 2012. Depuis, sa cote est remontée à 35%, mais plusieurs sondages récents ont annoncé sa défaite au second tour. Une tendance qui pourrait éveiller les appétences présidentielles au sein de son propre camp.

(*selon les données Ipsos)

  • Les revers électoraux :

Les données des sondages sont confirmés par les urnes. A l’exception des élections européennes de 2009, la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy accumule les déboires électoraux. En mars 2010, la gauche, créditée de plus de 54% des suffrages, remporte une nette victoire aux régionales et s’impose dans 21 des 22 régions françaises. La droite, elle, n’obtient que 35,4 % des voix au second tour et seule l’Alsace reste bleue. Nicolas Sarkozy opérera alors un remaniement ministériel pour tenter de faire oublier cette défaite.

Un an plus tard, Nicolas Sarkozy connaît un nouveau revers aux cantonales. Les membres du gouvernement vont jusqu’à parler de "gifle" et de "déception". Créditée de 20% au second tour, l’UMP doit faire face à un Parti socialiste revigoré (55%), mais aussi à la menace du Front national (11%) qui a réussi à grignoter deux sièges sur 2000.

Mais la défaite la plus marquante restera sans nul doute la débâcle historique de la droite aux sénatoriales, en septembre 2011. Pour la première fois depuis 1958, la droite et le centre sont désormais minoritaires à la Haute assemblée. La presse régionale estime qu’au delà de la victoire pour la gauche, c’est "une défaite et un camouflet personnel pour Nicolas Sarkozy". Ce désaveu, qui vient entériner le désamour entre le président et les Français, s’explique aussi par des divisions internes au sein du parti présidentiel. Des candidats dissidents ont souvent été élus au détriment de ceux de l’UMP, notamment à Paris et dans les Hauts-de-Seine, pourtant fief du parti présidentiel.

  • Les affaires judiciaires :

Le nom de Nicolas Sarkozy figure dans deux scandales politiques. Dans l’affaire Clearstream, qui incarne la rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, le président n’a certes pas perdu de plumes mais il n’a certainement rien gagné. Il s’est construit un rôle de victime en se constituant partie civile dans ce dossier politico-judiciaire, qui risquait, selon lui, de nuire à sa candidature à la présidentielle 2007. Mais en décidant la relaxe de l’ancien Premier ministre, le tribunal lui a retiré une opportunité de sortir la tête haute de cette affaire.

Autre dossier qui pourrait être néfaste au locataire de l’Elysée : l’affaire Karachi. La mise en cause en septembre de deux de ses anciens conseillers, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, pourrait empoisonner le chef de l'Etat à quelques mois de la présidentielle, de la même manière que les diamants de Bokassa avaient porté préjudice à la campagne de Valéry Giscard d’Estaing en 1981, estiment certains éditorialistes. L'Elysée s’est exprimé par voie de communiqué pour indiquer que le chef de l'Etat était "totalement étranger" au dossier. Il pourrait cependant être entendu par la justice.