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Le Conseil de sécurité des Nations unies a entamé lundi l'examen de la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU. Les discussions pourraient durer un mois. Les États-Unis ont déjà prévenu qu'ils opposeraient leur veto.

AFP - Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi pour commencer l'examen de la candidature palestinienne d'adhésion aux Nations unies, processus qui prendra des semaines de tractations, Washington ayant prévenu qu'il opposera son veto si nécessaire.

Les 15 pays du Conseil de sécurité doivent tenir des consultations à partir de 15H00 (19H00 GMT) après le dépôt historique vendredi de la candidature par le président palestinien Mahmoud Abbas au siège de l'ONU à New York.

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Le Conseil de sécurité de l'ONU étudie le statut de la Palestine
Le Conseil de sécurité se penche sur la demande d'adhésion de la Palestine

"Les Quinze ont déjà pris des contacts informels pour déterminer les détails de la procédure que nous allons suivre pour traiter cette question", a indiqué un diplomate onusien.

Un vote devrait prendre environ quatre semaines, peut-être plus, selon les diplomates. Selon un diplomate onusien de haut rang, les discussions du Conseil de sécurité devraient même durer au moins jusqu'à la fin octobre et peut-être même novembre.

Les Etats-Unis, membre permanent du Conseil, ont promis d'opposer leur veto si nécessaire, mais espèrent pouvoir l'éviter car une telle démarche ternirait encore davantage leur image déjà mauvaise au Moyen-Orient.

Barack Obama a récusé la demande palestinienne, qualifiée de "raccourci" illusoire. "Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci vers la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies. La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU", avait-il déclaré devant l'Assemblée générale.

Lundi, avant la réunion du Conseil, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati.

Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Proche-Orient (USA, UE, ONU, Russie) a proposé vendredi aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix, gelés depuis un an, avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012.

Mais cette proposition, que doit "étudier" la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation réclamé par les Palestiniens.

"Si vous voulez la paix, mettez toutes vos conditions préalables de côté", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à NBC, à l'adresse du président palestinien. Mais Mahmoud Abbas a réaffirmé dimanche qu'il ne reprendrait pas les négociations sans "un arrêt complet" de la colonisation israélienne.

"Je ne suis pas optimiste" quant à la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a déclaré un autre diplomate de haut rang de l'ONU.

Depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, Israël a construit 130 nouvelles colonies où vivent 300.000 personnes et 200.000 autres Israéliens se sont installés dans la partie orientale de Jérusalem.

Les Palestiniens voudraient faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur état et sont opposés à une extension du contrôle de cette partie de la ville par Israël.

A New York, ils espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une "recommandation" du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel résultat obligerait les Etats-Unis à opposer leur veto et une "recommandation" positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.

D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s'abstiendra.

La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré d'"Etat observateur non membre". Leur statut actuel est d'une "entité observatrice".