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Les Bourses européennes dévissent

Plombées par l'incapacité des ministres européens des Finances à se mettre d'accord sur la question de la dette grecque, les Bourses européennes ont terminé en forte baisse. Le CAC 40 a perdu 3%, Londres a lâché 2,03% et Francfort 2,83%.

REUTERS - Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse lundi, l'incapacité de l'Union européenne à trouver une solution rapide à la crise de la dette ayant pesé sur la cote comme sur la devise européenne.

Les ministres des Finances de l'UE n'ont rien décidé de nouveau samedi lors de leur réunion à Wroclaw, en Pologne, pour accélérer un règlement de la crise grecque. Aux yeux des investisseurs, le nouvel échec électoral subi dimanche par le parti de la chancelière Angela Merkel, cette fois à Berlin, risque d'ajouter un obstacle sur le chemin déjà laborieux d'une solution à la crise de la dette souveraine en zone euro.

L'indice CAC 40 a accru ses pertes au fil des heures pour clôturer en recul de 3,0% à 2.940,00 points. Dès les premiers échanges, l'indice avait enfoncé un support-clé de 2.957 points, correspondant au bas du "gap" ouvert entre le plus bas du 14 septembre et le plus haut du 15 septembre.

Depuis le 1er janvier, le CAC 40 a perdu 22,7%.

Selon Alexandre Le Drogoff, analyste graphique chez Aurel BGC, l'indice parisien, n'ayant pas réussi à rester au-dessus de 2.957 points en clôture, risque de revenir sur son plus bas de l'année, vers les 2.770 points touchés mardi dernier.

"Les investisseurs avaient survendu l'idée d'une réunion positive ce week-end et il ne s'est rien passé", résume Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion privée.

La Bourse de Londres a lâché 2,03%, Francfort 2,83% et Milan 3,17%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 a perdu 2,93%.

"On a une cacophonie générale entre d'un côté les dirigeants européens qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'aide à la Grèce, et de l'autre les Américains qui prêchent la bonne parole aux Européens tout en manquant eux-mêmes de rigueur", ajoute Alexandre Baradez, analyste de marché chez Saxo Banque.

"Mais le plus inquiétant est que le Fonds monétaire international demande à la Grèce d'appliquer de façon très stricte le plan d'austérité demandé, ce qui lui est quasi impossible. Dans ce contexte, un défaut de la Grèce se profile, ce qui explique cette rechute des marchés", dit-il.

"Tant que nous n'aurons pas d'annonces claires et précises sur la Grèce, les marchés resteront déprimés", ajoute-t-il.

Les valeurs financières ont figuré parmi les plus fortes baisses sectorielles en Europe, avec les valeurs cycliques de l'automobile et des produits de base. L'indice Stoxx des banques a perdu 3,43% et l'indice des assureurs 3,87%.

A Paris, Société générale a lâché 6,7% à 17,69 euros et BNP Paribas 5,48% à 26,65 euros, tandis qu'à Londres Lloyds Banking a perdu 6,675% et Barclays 6,548%.

Les espoirs d'une solution rapide à la crise de la dette refluant, l'euro est resté sous pression et le taux de l'emprunt d'Etat allemand de référence a continué à se détendre.

A la clôture des Bourses européennes, l'euro se traitait autour de 1,3640 dollar après être brièvement repassé sous la barre de 1,36 dollar, contre 1,37 la veille au soir.

Le rendement du Bund à 10 ans est tombé sous 1,8% (1,79%) contre 1,86% vendredi.