Le président du Conseil se trouve une fois de plus dans l'embarras après les révélations de la presse italienne, dimanche, sur des soirées avec des prostituées. Un énième scandale qui n'amuse guère une Italie confrontée à une grave crise de la dette.
REUTERS - Silvio Berlusconi fait l'objet de nouvelles révélations embarrassantes dimanche dans la presse italienne sur l'organisation de soirées avec des jeunes femmes aux prestations tarifées.
En pleine crise de la dette, alors que le Parlement vient d'approuver un programme d'austérité draconien dénoncé par l'opposition, le président du Conseil est ébranlé par un nouveau scandale de moeurs impliquant un homme d'affaires, Giampaolo Tarantini, soupçonné de lui avoir fourni des prostituées.
Dans un extrait publié par le Corriere della Sera, Berlusconi, 74 ans, se vante d'avoir fait la fête au champagne jusqu'aux premières lueurs de l'aube dans une discothèque de
Milan et d'avoir obtenu le numéro de téléphone de huit femmes.
"Si tu as une, deux, trois filles à amener, ne les choisis pas trop grandes (...) parce qu'on n'est pas immenses", déclare encore le président du Conseil dans une conversation avec
Tarantini.
Dans un autre extrait rapporté par tous les grands quotidiens, Berlusconi confie en plaisantant à une jeune femme qu'il exerce la fonction de Premier ministre "pendant son temps de loisir".
L'opposition de centre gauche s'est immédiatement demandée comment un pays confronté à une grave crise de la dette pouvait s'offrir d'être dirigée par un homme qui gouverne pendant ses loisirs.
"Existe-t-il un seul motif compréhensible aux yeux du monde pour que Berlusconi reste au pouvoir?" s'est interrogé Pier Luigi Bersani, le chef du Parti démocrate.
Des soirées "conviviales"
Les partisans de Gianfranco Fini, ancien allié de Berlusconi, ont réclamé la formation d'un nouveau gouvernement tandis que l'Italie des Valeurs, le parti centriste de l'ancien juge Antonio Di Pietro, appelle à des élections anticipées.
Le camp Berlusconi a répliqué que le président du Conseil n'avait nullement l'intention de démissionner.
Pour Silvio Berlusconi, il s'agit là, après le "Rubygate", d'un nouveau complot de magistrats "communistes" et "anti-italiens" pour le mettre dans l'embarras.
Dans une lettre au quotidien Il Foglio, publiée sur le site internet de ce journal conservateur, Silvio Berlusconi affirme qu'il n'a pas à avoir honte de quoi que ce soit. Il dénonce la campagne "intolérable" que mèneraient contre lui, depuis son élection en 2008, la presse et les magistrats.
Son avocat a assuré récemment que le président du Conseil ignorait tout lien entre Tarantini et des faits de prostitution et affirmé qu'il n'y avait rien de scandaleux à propos des soirées "conviviales" organisées dans ses résidences privées.
La justice soupçonne le président du Conseil d'avoir payé Giampaolo Tarantini afin que celui-ci garde le silence sur la participation de prostituées aux soirées du "Cavaliere".
Interrogé sur l'argent versé à l'homme d'affaires, Silvio Berlusconi a affirmé au magazine Panorama qu'il n'avait fait qu'aider un ami dans la difficulté.