logo

Moldavie : le parti pro-européen en tête d'un scrutin marqué par des accusations d'ingérence russe
Avec plus de 95 % des bulletins dépouillés, le parti pro-européen PAS, dirigé par la présidente Maia Sandu, est arrivé largement en tête des élections législatives en Moldavie dans la nuit de dimanche à lundi. Il obtient 48,2 % des voix, contre 25,5 % pour le Bloc patriotique prorusse, selon la Commission électorale, dans un scrutin marqué par des accusations d'ingérence russe.

Pour afficher ce contenu YouTube, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

Une extension de votre navigateur semble bloquer le chargement du lecteur vidéo. Pour pouvoir regarder ce contenu, vous devez la désactiver ou la désinstaller.

Réessayer
Un partisan du Parti d'action et de solidarité (PAS), favorable à l'Union européenne, drapé dans le drapeau moldave, sourit en consultant les résultats partiels sur son téléphone à Chisinau, le 28 septembre 2025. © Vadim Ghirda, AP
00:45

Une large victoire. Le parti pro-européen PAS de la présidente Mai Sandu est en tête dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 septembre des élections législatives en Moldavie, marquées par des accusations d'ingérence russe, selon un décompte partiel de la Commission électorale portant sur plus de 95 % des votes.

Le Parti d'action et de solidarité (PAS), au pouvoir depuis 2021, est en tête avec 48,2 % des voix contre 25,5 % au Bloc patriotique prorusse.

Quelque 52 % des électeurs moldaves ont pris part à ce scrutin décisif pour l'avenir de leur pays, entre poursuite du rapprochement avec l'Union européenne ou retour dans le giron russe. Le taux de participation était de 52,3 % en 2021.

Signe de l'enjeu de ces élections sous haute tension, chaque camp a accusé l'autre de manipulation et de tentative d'intimidation pendant la campagne.

Une "campagne de désinformation sans précédent" de Moscou

Donné en tête de la plupart des sondages, le PAS a cependant perdu du terrain depuis 2021 en raison notamment des difficultés économiques du pays, l'un des plus pauvres d'Europe.

Le scrutin a été assombri par les craintes d'achats de voix et de troubles, ainsi que par une "campagne de désinformation sans précédent" menée par la Russie, selon l'UE.

Moscou a démenti ces allégations, tandis que l'opposition moldave, largement prorusse, a accusé le PAS d'avoir planifié une fraude.

Le service de cybersécurité moldave a déclaré dimanche avoir détecté plusieurs tentatives d'attaques sur l'infrastructure électorale, "neutralisées en temps réel".

Après avoir voté à Chisinau, Maia Sandu a mis en garde contre "l'ingérence massive de la Russie", affirmant aux journalistes que son pays, voisin de l'Ukraine en guerre, était "en danger".

Maia Sandu a réussi à obtenir l'ouverture des discussions pour l'adhésion de la Moldavie à l'UE et de nombreuses aides financières occidentales.

En début de semaine, elle avait dénoncé les "centaines de millions d'euros" déversés par Moscou pour acheter des voix, orchestrer des campagnes de désinformation en ligne et organiser des violences.

Appels de l'opposition à manifester

Selon Igor Botan, directeur du centre de réflexion moldave Adept, la Moldavie n'a "jamais vu un tel niveau (d'ingérence étrangère) dans une campagne électorale" depuis l'indépendance en 1991 de l'ex-république soviétique qui compte quelque 2,4 millions d'habitants et plus d'un million d'émigrés également appelés à voter.

Depuis le 1er août, la police moldave a réalisé plus de 600 fouilles en lien avec des tentatives de déstabilisation. Des dizaines de personnes ont été arrêtées.

"J'ai voté pour le retour à la normale", a dit l'ancien président, Igor Dodon (2016-2020), l'un des dirigeants du Bloc patriotique.

Dans la soirée, il a appelé les partis de l'opposition et des membres de la société civile "à une manifestation pacifique devant le parlement" lundi midi "pour défendre le vote des citoyens".

La participation de la diaspora, qui a contribué à la réélection de Mai Sandu en 2024, et celle de la région séparatiste de Transdniestrie, qui penche en faveur de la Russie, ont été particulièrement observées.

Les autorités de Transdnistrie ont accusé le gouvernement moldave de "nombreuses et flagrantes" tentatives de limiter le vote des habitants de cette région.

Une vingtaine de partis et candidats indépendants étaient en lice pour le scrutin qui doit pourvoir 101 sièges.

Valeriu Pasha, du groupe de réflexion WatchDog, n'exclut pas une assemblée morcelée, synonyme d'instabilité.

En 2021, le PAS l'avait emporté avec 52,8 % des voix contre 27,2% pour le Bloc des socialistes et communistes de M. Dodon.

Avec AFP