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L'Oregon poursuit Donald Trump pour l'empêcher de déployer l'armée à Portland
Les autorités de l'État de l'Oregon et de Portland ont déposé une plainte contre Donald Trump qu'ils accusent d'abus de pouvoir après l'annonce du déploiement de l'armée dans la ville. Elles estiment que ce n'était pas nécessaire, les manifestations contre ICE y ont été pacifiques.
Des fleurs déposées devant le bâtiment de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) à Portland, dans l'Oregon, le 27 septembre 2025. © Mathieu Lewis-Rolland, Getty Images via AFP

Les autorités de l'État de l'Oregon contre-attaquent. Elles ont intenté dimanche 28 septembre un procès pour empêcher le déploiement de l'armée dans la ville de Portland, dans le nord-ouest du pays, au lendemain de l'annonce de cette mesure par Donald Trump.

Le président républicain, qui a déjà déployé l'armée dans les villes démocrates de Los Angeles, Washington et Memphis, avait menacé début septembre d'envoyer la garde nationale à Portland, théâtre de grandes manifestations en mai 2020, pendant son premier mandat, après le meurtre par la police de l'Afro-américain George Floyd.

Selon Donald Trump, ces déploiements sont nécessaires pour lutter contre la criminalité et les manifestations contre la police de l'immigration (ICE).

La plainte déposée dimanche par les autorités de l'Oregon et de Portland accuse Donald Trump d'abus de pouvoir, affirmant que cette décision "était motivée par son désir de normaliser le recours à l'armée pour des activités ordinaires de maintien de l'ordre intérieur", en particulier dans les juridictions dirigées par ses adversaires politiques.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des États-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions, dont l'ICE est un des principaux instruments.

L'Oregon poursuit Donald Trump pour l'empêcher de déployer l'armée à Portland
Des manifestants se rassemblent devant le bâtiment de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis, le 27 septembre 2025 à Portland, dans l'Oregon. © Mathieu Lewis-Rolland, Getty Images via AFP

Un déploiement jugé exagéré

Plusieurs manifestations et actions contre l'ICE ont éclos à travers le pays, notamment dans des villes dites "sanctuaires", comme Portland – la plus grande ville de l'Oregon –, qui protègent les migrants en situation irrégulière menacés d'expulsion.

Ces dernières semaines, le républicain s'est également engagé à lutter contre la violence qu'il attribue à un réseau présumé de "terroristes nationaux" de gauche, une initiative que ses détracteurs qualifient de tentative visant à faire taire la dissidence.

Dans leur plainte, les autorités de l'Oregon ont déclaré qu'il n'était pas nécessaire de déployer la Garde nationale à Portland car, contrairement à ce qu'affirme Donald Trump, les manifestations contre ICE y ont été pacifiques et de faible ampleur.

Ces dernières semaines, des manifestants à Portland et dans d'autres villes ont néanmoins bloqué par intermittence les entrées des locaux de l'ICE, provoquant des affrontements lorsque les agents ont tenté de dégager les lieux.

En réponse à l'annonce faite samedi par Donald Trump, la gouverneure démocrate de l'Oregon, Tina Kotek, a déclaré qu'elle n'avait reçu aucune information ni aucun calendrier concernant le déploiement des troupes.

Avec AFP