En pleine crise de la dette souveraine européenne, José Manuel Barroso annonce que "la Commission présentera bientôt des options pour l'introduction d'euro-obligations". Une déclaration qui a entraîné un regain d'optimisme au sein des Bourses.
REUTERS - La Commission européenne proposera prochainement des options en vue de l'introduction d'euro-obligations, a confirmé mercredi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Il ne s'agirait à ce stade que d'un document technique listant les options disponibles et rien ne dit que les Etats membres de l'UE choisiront finalement de s'engager sur cette
voie mais les commentaires du président de l'exécutif communautaire ont insuflé une dose d'optimisme aux marchés.
"Je tiens à confirmer que la Commission présentera bientôt des options pour l'introduction d'euro-obligations", a-t-il dit devant le parlement européen.
"Certaines d'entre elles pourront être adoptées dans le cadre du traité actuel, d'autre nécessiteront des amendements à ce traité", a-t-il ajouté, tout en prévenant que ces nouvelles obligations, si elles étaient décidées, n'apporteraient pas de solution immédiate à tous les problèmes de l'Europe.
Les titres obligataires allemands ont toutefois effacé leurs gains dans la foulée de son intervention, tandis que l'euro repartait à la hausse, ainsi que les Bourses européennes, et que les primes de risque espagnole et italienne s'inscrivaient à la baisse.
Intégration
S'exprimant lui aussi devant le Parlement européen, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn s'est voulu prudent sur les chances de ces euro-obligations de voir le jour à court terme.
Il a rappelé qu'une option s'apparentant à des euro-obligations avait été proposée en mai 2010 aux pays partageant la monnaie unique, qui l'avaient rejetée.
Le mois dernier, l'Allemagne et la France, qui grâce à leur note AAA s'endettent sur les marchés à un taux largement inférieur à la plupart des autres membres de la zone euro,
avaient indiqué que cette option n'était pas envisageable à court terme car l'Europe ne disposait pas d'une union économique et budgétaire suffisante.
Pressée par les marchés de se réformer, la zone euro discute actuellement des moyens de faire émerger cette union renforcée, un processus qui devrait culminer début 2012 par une nouvelle réforme du traité européen.
José Manuel Barroso a appelé mercredi les membres de la zone euro à s'engager de manière résolue sur cette voie.
"Il s'agit d'un combat pour l'emploi et la prospérité de nos familles. Il s'agit d'un combat pour le futur politique et économique de l'Europe. Il s'agit d'un combat pour ce que
l'Europe représente dans le monde. Il s'agit d'un combat pour l'intégration", a-t-il dit devant les parlementaires.
"Nous avons besoin d'un nouveau moment fédérateur", a-t-il encore insisté.