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Malgré une aide de l'État de 50 milliards d'euros, puis de 42 milliards d'euros de garanties publiques, la banque Hypo Real Estate (HRE) demeure en proie aux difficultés. Angela Merkel pourrait décider de la nationaliser en "derniers recours".

AFP - La chancelière allemande Angela Merkel a vivement critiqué samedi les banques qui, bien qu'ayant bénéficié d'une aide des pouvoirs publics pour faire face à la crise, distribuent de confortables primes de fin d'année à leurs hauts dirigeants.

"C'est incompréhensible que, dans de nombreux cas, des banques ayant bénéficié du soutien de l'Etat distribuent dans le même temps d'énormes bonus", a déclaré Mme Merkel au magazine Der Spiegel, à paraître lundi.

Ce thème, a-t-elle ajouté, sera à l'agenda de la réunion des 20 principales puissances économiques (G20) début avril à Londres. "De manière générale, le système de primes (pour les managers), au niveau international, doit être plus clairement lié aux performances durables des banques", a jugé la chancelière conservatrice.

Le vice-chancelier social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, qui sera l'adversaire de Mme Merkel aux législatives de septembre prochain, s'est également joint à ces critiques. "Je suis à chaque fois choqué par le cynisme de certains dirigeants qui perdent le sens des réalités", a dit au Spiegel le chef de la diplomatie allemande.

En octobre, le Suisse Josef Ackermann, patron de la première banque du pays, la Deutsche Bank, avait décidé de renoncer à son bonus annuel de plusieurs millions d'euros par "solidarité" en ces temps de crise financière, "au profit de salariés méritants qui ont plus besoin de l'argent que moi", avait-il expliqué.

Le ministre de l'Economie de l'époque, Michael Glos, avait alors appelé les autres responsables d'établissements financiers allemands à suivre l'exemple de M. Ackermann et à faire preuve de davantage "d'humilité".