L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin devrait être fixé sur son sort par la cour d'appel dans l'affaire Clearstream ce mercredi matin. Relaxé en première instance en 2010, le parquet général avait requis 15 mois de prison avec sursis.
AFP - Dominique de Villepin, qui bataille depuis 2006 contre sa mise en cause dans l'affaire Clearstream et qui a été relaxé en première instance, devrait être fixé sur son sort judiciaire mercredi à 09H00 par la cour d'appel de Paris.
Il n'est toutefois pas à l'abri d'un coup de théâtre: en effet mardi, les avocats de l'ancien haut responsable d'EADS, Jean-Louis Gergorin, ont écrit à la cour pour lui signaler que la publication de certaines informations, mettant en cause l'homme d'affaires Alexandre Djourhi, pouvaient dédouaner "encore davantage" leur client.
Si les magistrats de la cour d'appel estimaient que ces récentes révélations pouvaient modifier leur analyse, ils ont la possibilité de reporter leur décision et de rouvrir les débats.
Pour Dominique de Villepin, relaxé en première instance en 2010, une condamnation serait catastrophique car il n'a jamais caché qu'il ambitionnait de se présenter à la présidentielle de 2012.
En cas de confirmation de la relaxe, la partie risque malgré tout de se poursuivre car le parquet général, déjà responsable de l'appel contre l'ancien Premier ministre en première instance en 2010, aurait la possibilité de porter l'affaire devant la Cour de cassation. Une décision définitive n'interviendrait alors qu'en 2012 ou 2013.
En outre, s'il était blanchi dans l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin aurait d'autres préoccupations sérieuses: depuis dimanche, il fait l'objet d'accusations de corruption de la part de l'avocat Robert Bourgi, un des conseillers officieux de Nicolas Sarkozy pour le continent africain qui lui impute d'avoir perçu, avec Jacques Chirac, des fonds occultes, évalués à 20 millions de dollars, de chefs d'Etat africains entre 1997 et 2005.
Moins médiatisés que le fondateur de République solidaire, le mathématicien Imad Lahoud et l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, condamnés à respectivement 18 et 15 mois ferme ainsi qu'à 40.000 euros d'amende en première instance dans le dossier Clearstream, attendent aussi avec impatience la décision de la cour d'appel. Ils devraient être présents mercredi au prononcé du délibéré.
Le parquet général a requis la condamnation de Dominique de Villepin à 15 mois de prison avec sursis, de Jean-Louis Gergorin à 12 mois ferme et d'Imad Lahoud à 15 mois ferme.
Partie civile en première instance, Nicolas Sarkozy s'est depuis désisté.