logo

Procès Moubarak : report de la comparution du dirigeant égyptien par intérim

La comparution du maréchal Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armés porté au pouvoir après le renversement d'Hosni Moubarak, a été reportée à la fin de septembre. Il devait témoigner dans le cadre du procès de l'ancien "raïs".

REUTERS - La comparution prévue dimanche au procès d'Hosni Moubarak du maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) en Egypte, a été reportée au 24 ou 25 septembre, rapporte la télévision d'Etat.

Le CSFA dirige l'Egypte depuis le renversement d'HosniMouabarak par un soulèvement populaire le 11 février dernier.

Le maréchal Tantaoui, qui a été pendant 20 ans ministre dela Défense du président déchu, devait témoigner dimanche à huis clos au procès de Moubarak jugé notamment pour corruption etpour la mort de manifestants au cours de la révolution populaire.

Deux jours après l'attaque par des manifestants del'ambassade israélienne au Caire qui a contraint l'ambassadeurde l'Etat hébreu à quitter précipitamment le pays, Tantaoui aestimé que la situation actuelle ne lui permettait pas de venir témoigner à la barre.

"Le maréchal Tantaoui s'est excusé de ne pas pouvoir assister au procès de Moubarak en raison de la situationsécuritaire dans le pays qui requiert toute son attention", rapporte la chaîne Al Arabia, sans fournir plus de détails.

La télévision d'Etat a confirmé l'absence dimanche au procès de Tantaoui dont la comparution et celle du chef de l'état-majorinterarmes Sami Enan, est reportée au 24 et 25 septembre.

Ces auditions et les témoignages qui seront recueillis pourraient se révéler décisifs pour décider de la culpabilité ou de l'innoncence de Moubarak.

Huis clos

Le juge Ahmed Refaat avait souhaité que le maréchal Tantaoui s'exprime à huis clos afin de garantir la sécurité nationale.

Cette décision a provoqué la colère de nombreux Egyptiens, qui souhaitaient que les audiences soient publiques.

Le parquet a indiqué jeudi avoir lancé des assignations à comparaître pour Tantaoui, Enan, l'ancien chef du renseignement, Omar Souleiman et le ministre de l'Intérieur Mansour el Essaoui.

"L'ancien régime étant une dictature, de nombreuses décisions politiques importantes étaient prises en secret parles plus hauts responsables de l'Etat", a expliqué Nabil Abdel Fattah, analyste politique.

Le juge Refaat avait ordonné la semaine passée une procédure accélérée pour juger Moubarak et son ancien ministre del'Intérieur Habib al Adli, accusés de conspiration dans la mortdes manifestants et d'incitation à l'usage de balles réellespour reprimer les mouvements de protestation.

Deux fils de Moubarak, Alaa et Gamal, sont également jugés pour des chefs d'accusation identiques.