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Christine Lagarde critiquée après ses propos sur la fragilité des banques européennes

L'Autorité bancaire européenne a nié, ce mardi, la nécessité d'une "recapitalisation d'urgence" des banques européennes comme l'avait suggéré la veille la directrice du FMI Christine Lagarde, critiquée pour cette déclaration.

REUTERS - Il n'est pas nécessaire de recapitaliser massivement les banques de l'Union européenne en dépit de la crise de la dette souveraine, estime l'Autorité bancaire européenne (EBA).

"L'EBA n'appelle pas à une importante recapitalisation d'urgence des banques de l'Union européenne", précise-t-elle mardi dans un communiqué.

"Les stress tests récemment menés par l'EBA ont montré que les banques européennes avaient sensiblement renforcé leurs position en termes de capital et qu'elle sont capables de résister à des scénarios macro-économiques défavorables; cette opinion n'a pas changé par les nouvelles publications d'expositions aux dette souveraines.", poursuit l'EBA.

L'EBA, qui a rang d'organisme de tutelle, a réagi à un article paru mardi dans le Financial Times Deutschland suivant lequel son président Andrea Enria paraissait préoccupé par les structures des fonds propres des banques de l'UE, au point de réclamer peut-être de nouvelles prérogatives.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), avait appelé samedi les économies développées à agir au plus vite contre le risque d'une nouvelle récession et à renforcer les fonds propres des banques européennes.
Mardi matin, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a vivement critiqué l'appel de Christine Lagarde à recapitaliser les banques européennes.

"Les grandes banques de l'UE ont sensiblement augmenté leurs matelas de liquidité, rallongé la maturité de leur passif et couvert l'essentiel de leurs besoins de financement de 2011. Toutefois, il importe à l'avenir de rétablir un accès normal aux marchés de financement à moyen et long termes", poursuit l'EBA.

Huit banques européennes ont échoué aux tests de résistance en juillet dernier et devront lever au total 2,5 milliards d'euros, soit bien moins qu'on ne le pensait avant les tests. Seize autres avaient réussi de justesse et devront en conséquence prendre elles aussi des dispositions.

Certains professionnels pensent toutefois que les banques de l'UE ne sont pas au bout de leurs peines.

"Les banques européennes sont au fond du trou. Durant les cinq dernières années, le secteur financier européen a perdu 900 milliards d'euros de capitalisation et les deux tiers de sa valeur", constate Jacques Chahine, président de la société d'investissement européenne J. Chahine Capital.

"Même si le secteur a levé 450 milliards d'euros de capital durant la même période, c'est à l'évidence insuffisant pour couvrir le risque croissante de la dette souveraine. Nous pensons qu'il faudra recapitaliser les banques avec 450 milliards d'euros de plus pour couvrir ce risque".