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La répression fait de nouvelles victimes au premier jour de l'Aïd el-Fitr

Plusieurs personnes ont été tuées lors de la dispersion de manifestations par les forces de sécurité syriennes dans différentes villes du pays. Les rassemblements s'étaient formés à la sortie des mosquées, au premier jour de l'Aïd el-Fitr.

REUTERS - Les forces gouvernementales syriennes ont tué au moins quatre personnes mardi dans le sud du pays où des manifestants réclamaient la destitution du président Bachar al Assad, rapportent des habitants et des militants.
Les sanctions américaines frappent le chef de la diplomatie syrienne

AFP - Les Etats-Unis ont ajouté le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, à la liste noire des personnes visées par leurs sanctions contre le régime de Damas, a annoncé mardi le département du Trésor américain.

La décision du Trésor implique le gel des avoirs que M. Mouallem pourrait détenir aux Etats-Unis. Cette mesure frappe également Bouthaïna Chaabane, conseillère du président Bachar al-Assad, et l'ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdel Karim Ali, dont les noms figurent désormais sur la liste américaine.

Ces rassemblements coïncidaient avec la fête de l'Aïd al Fitr, qui marque traditionnellement la fin du ramadan, le mois de jeûne de la religion musulmane.

 
Les forces de sécurité ont ouvert le feu contre les cortèges qui se formaient à la sortie des mosquées dans les villes d'Al Hara et d'Inkhil, dans la province de Deraa, dit-on de même source. Un adolescent de treize ans est au nombre des victimes.
 
Des manifestations ont éclaté dans d'autres villes de Syrie, notamment dans des faubourgs de Damas, à Homs, à 165 km au nord de la capitale, ou encore dans la province d'Idlib (nord-ouest) en dépit de la présence massive des forces de sécurité.
Le renversement de Mouammar Kadhafi en Libye a galvanisé la contestation syrienne, en cours depuis la mi-mars.
"Les gens veulent la chute du président", scandait la foule réunie à Harasta, un faubourg de Damas où les meneurs de la contestation affirment que des dizaines de soldats ont fait défection le week-end dernier après avoir refusé de tirer sur des manifestants.
Le mouvement fait état d'un nombre croissant de défections dans les rangs de l'armée syrienne, composée pour l'essentiel de membres de la majorité sunnite mais commandée par des officiers issus, comme Assad, de la communauté alaouite.
D'après l'Organisation nationale syrienne des droits de l'homme, que dirige le dissident en exil Ammar al Kourabi, les forces loyales au régime ont tué au moins 3.100 civils depuis le début de la contestation, dont 18 pour la seule journée de lundi.
Dans un rapport publié mardi, l'Union de coordination de la révolution syrienne affirme que 551 personnes ont été tuées lors du mois du ramadan par les forces de sécurité. Selon la même source, 130 autres civils syrien ont péri lors d'une attaque de chars à Hama le 31 juillet, la veille du ramadan.
Les autorités syriennes, qui imputent les troubles à des "groupes terroristes armés", font état d'un demi-millier de policiers et de soldats tués en cinq mois.