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Les forces de sécurité syriennes ont lancé une opération militaire dans une ville située non loin de la frontière libanaise. Dimanche, six personnes ont été tuées lors d'un raid mené par l'armée à Khan Cheikhoun (Nord).

AFP - Trois personnes ont été tuées lundi par des tirs des forces de sécurité syriennes, tandis qu'une opération militaire était en cours dans une localité près de la frontière libanaise, ont annoncé des militants.

Selon Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), deux hommes ont été tués et 20 personnes blessées par des tirs lors d'une opération de perquisitions menée par l'armée et les services de sécurité à Sarmin, près d'Idleb (nord-ouest).

Un troisième homme a été abattu à Qara, près de Damas, par la sécurité syrienne qui perquisitionnait sa maison, selon un communiqué du Comité de coordination, qui anime la contestation en Syrie.

La veille, six personnes au total avaient péri dans des opérations militaires à Khan Cheikhoun, près d'Idleb, à Inkhel (sud) et à Abou Kamal, près de la frontière irakienne, selon M. Abdel Rahmane.

En outre, des chars, des véhicules de transports de troupes et des véhicules militaires ont pénétré lundi matin dans la localité de Hit, à deux kilomètres de la frontière nord du Liban, selon l'OSDH.

"Des tirs de forte intensité résonnent depuis 09H00", a affirmé M. Abdel Rahmane, basé au Royaume-Uni.

Le 17 août, Bachar al-Assad avait affirmé au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon que les opérations militaires contre les opposants "avaient cessé" dans son pays, selon un porte-parole de l'ONU.

Le président syrien avait fait cette annonce lors d'une conversation téléphonique avec M. Ban qui exigeait la fin immédiate de "toutes les opérations militaires et arrestations de masse" en Syrie, a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq dans un communiqué.

La répression en Syrie a fait plus de 2.200 tués depuis mars, selon l'ONU.

Moscou, allié de M. Assad, a annoncé l'envoi lundi à Damas d'un émissaire, vraisemblablement le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, alors que la Russie s'oppose à l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de sanctions envers le régime.

La Turquie, qui avait pourtant opéré un rapprochement avec son voisin syrien ces dernières années, a violemment critiqué dimanche le régime syrien.

"Désormais, (la situation en Syrie) a atteint un tel niveau que tout est trop infime et trop tardif. Nous n'avons plus confiance", a déclaré le président turc Abdullah Gül dans une interview à l'agence turque Anatolia.

"Tout le monde devrait savoir que nous sommes aux côtés du peuple syrien (...) L'essentiel, c'est le peuple", a ajouté le président turc.

"Aujourd'hui, il n'y a plus de place dans le monde pour des gouvernements autoritaires, pour des partis uniques, des régimes fermés. Soit ils seront remplacés par la force, soit les gouverneurs de région (autorités locales, ndlr) devront prendre l'initiative d'administrer" le pays, a-t-il insisté.