La République séparatiste géorgienne pro-russe d'Abkhazie a élu ce vendredi son président. Alexandre Ankvab, 58 ans, entend prolonger le "partenariat stratégique" avec les Russes. Tbilissi a qualifié cette élection d'acte "cynique".
AFP - Alexandre Ankvab a été élu président de l'Abkhazie au cours d'une élection anticipée dans cette république séparatiste géorgienne pro-russe, organisée trois ans après la reconnaissance de ce territoire par Moscou et dénoncée par Tbilissi.
M. Ankvab, 58 ans, qui était jusqu'à présent vice-président de l'Abkhazie, a obtenu 54,86% des voix. Le taux de participation était de plus de 70%.
M. Ankvab, qui a fait une carrière classique d'apparatchik soviétique, était ministre de l'Intérieur de l'Abkhazie pendant la guerre avec la Géorgie en 1992-1993.
Il a été blessé en 2010 lors de tirs d'inconnus contre sa maison, le quatrième attentat contre lui depuis 2005.
Cette présidentielle anticipée a été convoquée après le décès en mai, des suites d'un cancer, du président abkhaze Sergueï Bagapch.
"La Russie a été et restera le partenaire stratégique de l'Abkhazie dans tous les domaines", a déclaré M. Ankvab à l'agence Interfax.
De son côté, Tbilissi a protesté contre cette élection, en la qualifiant de "farce" et d'"acte cynique".
"Les forces d'occupation russes et leur régime à Soukhoumi ont organisé un nouvel acte cynique de politique pseudo-démocratique", a déclaré le ministère géorgien des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Aucune décision sur l'avenir de l'Abkhazie ne peut être légitime alors qu'un demi-million de déplacés, soit trois quart de la population de la région, sont privés de leur droit" de vote, selon la même source.
La Russie maintient d'importantes forces en Abkhazie et en Ossétie du Sud depuis la guerre éclair avec la Géorgie, qui s'est soldée par la défaite de Tbilissi en août 2008.
Selon des experts, Moscou va conserver ses positions, voire accroître son influence à l'issue de ce scrutin.
L'Abkhazie s'est séparée de la Géorgie pendant le conflit de 1992-1993, qui a fait plusieurs milliers de morts. Outre la Russie, seuls le Venezuela et la petite île de Nauru dans l'Océan Pacifique ont reconnu à ce jour l'indépendance de l'Abkhazie.