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Les cinq candidats socialistes à la primaire du PS participent à l'université d'été de leur parti qui se tient à partir de ce vendredi à La Rochelle. François Hollande devance Martine Aubry dans les derniers sondages.

AFP - A huit mois de la présidentielle et 45 jours de la primaire, l'Université d'été du PS ouvre ses portes vendredi après-midi à La Rochelle, sur fond de rivalités à fleurets mouchetés entre les cinq candidats socialistes pour 2012.

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Montrer ses différences sans étaler de discordances: voilà toute la difficulté de l'exercice durant ces trois journées.

Martine Aubry et François Hollande, favoris des sondages pour la compétition des 9 et 16 octobre, sont arrivés la veille dans le port rochelais soucieux d'afficher une unité de façade, autour de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, avec Ségolène Royal.

Dès son arrivée, Martine Aubry a lancé: "Pour moi, des débats, c'est pas des combats", tandis que François Hollande appelait à "être à la hauteur de la responsabilité" face à la crise.

Mais un sondage Ipsos paru vendredi est venu bruyamment les rappeler à la compétition en cours: il creuse l'écart entre le député de Corrèze et la maire de Lille, avec 42% pour le premier et 31% pour la seconde. Ségolène Royal est loin derrière, à 18%.

L'équipe de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 a immédiatement réagi. "Ne vous laissez pas empoisonner par ces sondages qui ne reposent que sur du vent. Les seuls sondages valables sont ceux du vote. N’oublions pas la leçon de la primaire écologiste", affirme-t-elle.

Et si l'unité est de facade, les petites phrases assassines entre camarades font déjà florès: Martine Aubry a lâché vendredi matin sur France Inter qu'elle avait, en succédant en 2008 à François Hollande rue de Solférino, transformé un PS qui "faisait pitié" en parti "prêt à gouverner".

La veille c'est François Hollande qui glissait : "Il se trouve que j'ai peut-être plus de responsabilité que d'autres parce que je suis regardé plus que d'autres comme pouvant éventuellement gagner" en 2012.

Ségolène Royal fait valoir, elle, son expérience de campagne présidentielle alors que les autres candidats n'ont eux "pas connu ce choc". Jeudi soir, lors d'un dîner avec des journalistes, elle assurait, sereine : "Je vais être en tête du 1er tour" de la primaire. "Je suis beaucoup plus dangereuse pour la droite que les deux autres".

Pour le député strauss-kahnien rallié à Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, cette opposition est normale et saine. "Le temps n'est pas aux +chochottes+" ni à "une primaire pépère", "place à l'incarnation, à la compétition", a-t-il lancé.

Reste que tout a été fait pour éviter un choc frontal. Les cinq candidats PS participeront, chacun de leur côté, à des séances plénières face aux militants. Vendredi, Martine Aubry planchera sur la crise, Manuel Valls sur le travail, samedi François Hollande sur la croissance, Ségolène Royal sur la société indignée et Arnaud Montebourg sur le monde en crise.

Les militants, dont l'affluence est record pour cette édition - 5.000 personnes sont attendues durant ces trois jours de débats - ne veulent pas de divisions et exhortent les candidats à rester unis. Pour eux, une priorité : assurer le succès des primaires, inédites en France.

Débarrassé des charges qui pesaient contre lui aux Etats-Unis, l'ancien chouchou des sondages Dominique Strauss-Kahn est le grand absent de cette université d'été. Mais ses déboires judiciaires ont laissé des traces: quatre Français sur cinq ne souhaitent pas qu'il revienne dans la course à la primaire socialiste, selon un sondage BVA.