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Un amas de glace sur les ailes pourrait être à l'origine du crash

Les boîtes noires de l'avion qui s'est écrasé dans l'État de New York, jeudi, tuant 50 personnes, ont révélé une accumulation de glace sur les ailes de l'appareil. Les causes de l'accident n'ont cependant pas encore été déterminées.

AFP - Les deux boîtes noires de  l'avion qui s'est écrasé dans la nuit aux Etats-Unis, faisant 50 morts, ont commencé vendredi à dévoiler leur contenu, révélant une accumulation de glace sur les ailes peu avant l'atterrissage prévu à Buffalo (New York, nord-est).

L'accident qui s'est produit jeudi soir lorsqu'un Dash 8-400 du canadien Bombardier a pulvérisé une maison de Clarence Center, est l'un des plus meurtriers de l'histoire récente de l'aéronautique aux Etats-Unis.

L'appareil de Continental Airlines, affrété par Colgan Air, qui venait de l'aéroport new-yorkais de Newark, s'est écrasé vers 22H20 (03H20 GMT vendredi). L'avion s'est aussitôt transformé en boule de feu, cinq minutes avant son atterrissage prévu, tuant les 49 occupants de l'appareil et un habitant de la maison.

"Nous avons entendu un vrombissement sourd, quelque chose que je n'avais jamais entendu de ma vie", a déclaré Jamie Lynn Trujillo, dont la maison jouxte celle qui a été pulvérisée par l'avion. "C'était terrifiant!".

Les autres habitations sont intactes mais une atmosphère de drame régnait sur ce quartier résidentiel habituellement paisible. A travers les arbres, on pouvait voir la queue de l'appareil, plantée en l'air, et les ailes détachées de la carlingue, a constaté un photographe de l'AFP.

Après avoir été tenus à l'écart des décombres par la chaleur de l'incendie, les secouristes ont pu récupérer les deux boîtes noires de l'appareil. Celle contenant l'enregistrement des conversations dans la cabine de pilotage montre qu'alors que l'avion était descendu à 3.300 mètres d'altitude, "l'équipage a évoqué une importante accumulation de glace sur les ailes et le pare-brise", a rapporté Steve Chealander, porte-parole du National Transportation Safety Board (NTSB), l'organisme chargé de l'enquête.

L'autre boîte noire, qui contient les paramètres du vol, montre que le bouton de dégivrage était allumé, mais cela ne signifie pas qu'il fonctionnait forcément.

Le pilote a baissé le train d'atterrissage une minute avant la fin de l'enregistrement des données de vol, puis 20 secondes plus tard abaissé les volets des ailes qui servent à freiner l'appareil avant son retour au sol.

Presque immédiatement, l'avion s'est mis à rouler et à tanguer sévèrement, a ajouté le porte-parole des enquêteurs devant la presse. Le pilote a alors tenté de remonter le train d'atterrissage et les volets de freinage, mais trop tard pour empêcher que l'avion ne s'écrase.

M. Chealander a refusé de se prononcer sur les causes de l'accident.

"Nous n'excluons aucune piste pour le moment", a-t-il déclaré.

La police fédérale a cependant exclu en début de journée toute cause criminelle.

Le canadien Bombardier, constructeur de l'avion et dont l'action a chuté de près de 7% après l'accident, a dépêché une équipe d'experts.

Parmi les passagers, se trouvait la veuve d'une victime du 11-Septembre, Beverly Eckert, qui se rendait à Buffalo pour commémorer ce qui aurait dû être le 58e anniversaire de son mari.

Le président Barack Obama, qui avait reçu Mme Eckert la semaine dernière à la Maison Blanche, s'est dit "profondément attristé" par la catastrophe.

Un Canadien figure parmi les victimes, ont annoncé plusieurs chaînes de télévision canadiennes.

Une spécialiste mondiale du génocide de 1994 au Rwanda, l'Américaine Alison Des Forges, se trouvait également à bord de l'avion, a rapporté l'organisation des droits de l'homme Human Rights Watch.