
Les places européennes ont à nouveau ouvert en légère baisse, lundi, avant de se reprendre en début de séance grâce à la bonne tenue du secteur bancaire. Plus tôt, les marchés asiatiques ont clôturé dans le rouge.
AFP - Les Bourses européennes reprenaient leur souffle lundi, après avoir vécu une semaine agitée terminée dans le rouge, tentant de faire fi des inquiétudes sur un retour de la récession aux Etats-Unis et des doutes sur le secteur bancaire en Europe.
"Nous sommes toujours dans une zone de fortes turbulences où les doutes sur la solidité du secteur bancaire en Europe et l'économie des Etats-Unis sont loin d'avoir disparu", a expliqué un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les investisseurs semblaient tout de même retrouver un appétit pour le risque.
Du coup, après avoir débuté la journée dans le rouge, les Bourses européennes rebondissaient: Paris gagnait 1,90%, Londres 1,46%, Francfort 0,54%, Madrid 1,38% et Milan 2,72% vers 9H15 GMT.
La semaine passée, elles avaient terminé sur une note négative, tout comme Wall Street, plombées notamment par la révision à la baisse des prévisions de croissance mondiale de plusieurs banques.
Les signaux rassurants sont venus de Berlin lundi. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a affirmé qu'aucun signe de récession n'était visible en Allemagne, où la croissance devrait atteindre 3% en 2011 malgré un deuxième trimestre plus poussif que prévu (+0,1%).
Son ministère a également revu à la baisse sa prévision de déficit public à 1,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2011. En avril, il tablait encore sur un déficit public (qui comprend les comptes fédéraux, des Etats régionaux et des communes) de 2,5% du PIB.
Les valeurs financières, particulièrement malmenées au cours des dernières semaines, retrouvaient des couleurs. A Paris, Société Générale, qui a perdu près de la moitié de sa capitalisation boursière depuis le 1er janvier, gagnait 2,25%, BNP Paribas 2,26% et Crédit Agricole 1,67%. A Londres, Barclays prenait 1,06% et à Francfort, Commerzbank s'adjugeait 0,79%.
Le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a prévenu ce week-end, dans un entretien au Journal du Dimanche, que "la nervosité autour des valeurs bancaires" pourrait "durer au moins jusqu'à la publication des résultats du troisième trimestre, fin octobre, début novembre".
Cette nervosité avait été alimentée la semaine passée par plusieurs informations laissant entrevoir un tarissement des liquidités des banques européennes.
Le Wall Street Journal avait fait été de craintes de la Réserve fédérale américaine (Fed) concernant la capacité des filiales aux Etats-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidité, alors que la Banque centrale européenne (BCE) avait annoncé un prêt important à une banque européenne, sans dévoiler son identité.
Les banques de la zone euro avaient aussi effectué d'importants dépôts d'urgence auprès de la BCE, ce qui montre qu'elles sont réticentes à se prêter entre elles et qu'elles préfèrent confier leurs surplus de liquidités à l'institution européenne, qui les rémunère pourtant chichement à 0,75%.
Du côté des indicateurs, seul l'indice d'activité manufacturière de la Fed de Chicago est attendu lundi (12H30 GMT). Cette semaine, les investisseurs seront surtout attentifs au discours du président de la Fed, Ben Bernanke, vendredi lors de la conférence annuelle de Jackson Hole (Wyoming, nord des Etats-Unis).
Preuve de l'optimisme encore modéré qui entoure les marchés, l'or, valeur refuge par excellence, a terminé en hausse à Hong Kong lundi, se rapprochant de la barre des 1.900 dollars l'once.
Sur le marchés des changes, l'euro et le dollar se renforçaient vis-à-vis du franc suisse, après que la Banque nationale suisse est massivement intervenue pour faire baisser la devise helvétique.
La monnaie unique européenne fléchissait légèrement face au billet vert.
Les cours du pétrole reculaient mais les investisseurs se tournaient davantage sur l'évolution de la situation en Libye que vers les perspectives économiques mondiales.
En Asie, la Bourse de Tokyo a fini en repli (-1,04%), les titres des groupes exportateurs ayant souffert de la cherté du yen, autre valeur refuge. A l'inverse, Hong Kong (+0,45%) a réussi à rebondir.