![Les places boursières européennes clôturent de nouveau à la baisse Les places boursières européennes clôturent de nouveau à la baisse](/data/posts/2022/07/16/1657978062_Les-places-boursieres-europeennes-cloturent-de-nouveau-a-la-baisse.jpg)
Après un jeudi noir, les bourses européennes ont clôturé à la baisse ce vendredi. Balayés par un vent de panique, les marchés restent plombés par des doutes sur la solidité du secteur bancaire et la crainte d'une récession aux États-Unis.
REUTERS - Les Bourses européennes ont fini en baisse vendredi, concluant une troisième semaine d'affilée agitée sur fond de craintes d'une rechute en récession des grands pays développés et de crise de la dette souveraine.
L'indice CAC 40 <.FCHI> a abandonné 1,92% à 3.016,99 points mais a évolué entre un plus bas à 2.947,91 points (-4,2%) et un plus haut à 3.078,28 points (+0,07%).
Sur la semaine l'indice perd 6,13%, après avoir chuté de 5,48% jeudi, portant à 17,82% sa glissade depuis le début du mois.
"C'est avant tout l'anticipation du 'double dip', de la double récession façon début des années 1980, qui hante les investisseurs. Cette contraction de l'activité, est en quelque sorte acceptée et causée par les plans de rigueur budgétaire mis en place par les politiques européens", commente Eric Galiegue, président de Valquant.
Parmi les autres grandes places européennes, Londres <.FTSE> a cédé 1,01%, Francfort <.GDAXI> 2,19% et Milan <.FTMIB> 2,46%. Les indices paneuropéens EuroStoxx 50 <.STOXX50E> et EuroFirst 300 <.FTEU3> ont respectivement reculé de 2,15% et 1,66%. Depuis le début du mois, l'EuroStoxx 50 lâche 19,15%, Londres 13,32% et la Bourse allemande 23,45%.
A Wall Street, l'indice S&P 500 <.SPX> baissait de 0,15% et le Dow Jones <.DJI> 0,33% en milieu de journée à New York.
"La croissance du second trimestre a été très en deçà des attentes sur de multiples aspects: mollesse de la demande intérieure, risque sur la demande extérieure et une évidente inquiétude sur les variables financières, cristallisée par la volatilité des marchés", rappelle Erick Muller, directeur des investissements de la gamme obligataire de Fidelity.
La situation reste très fragile
La volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 <.V2TX> est restée pratiquement stable vendredi (+0,29%) mais a bondi de 71,29% en trois semaines.
"Le mois d'août n'apportera vraiment d'amélioration sur aucun de ces points. La situation d'ensemble reste donc très fragile pour le second semestre et les marchés ont réajusté la valorisation des actifs en conséquence, brutalement mais durablement", explique Erick Muller.
Dans ce contexte, les valeurs cycliques et les bancaires ont une nouvelle fois souffert, Renault (-4,69%) accusant la plus forte baisse du CAC 40 et BNP Paribas perdant 4,27% à Paris.
Ailleurs en Europe, les banques Lloyds et Unicredit ont reculé de 4,8% et 5,8%, alors que les constructeurs automobiles Porsche et Fiat ont cédé 4,45% et 4,3%. Leurs indices sectoriels respectifs <.SX7P> et <.SXAP> ont fini en repli de 1,81% et 2,86%, l'automobile accusant même la plus forte baisse sectorielle.
Depuis le début du mois, les banques européennes ont dévissé de 21,85% et l'automobile de 27,74%.
Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, les investisseurs se sont réfugiés sur les actifs présentant le moins de risque comme l'or, qui a enregistré un nouveau record à 1.877 dollars l'once et gagne près de 14% depuis fin juillet, ou les rendements des emprunts d'Etat les mieux notés.
Le taux du Bund 10 ans et celui de l'OAT française de même maturité restent pratiquement stables en fin de journée autour respectivement de 2,1% et 2,77%, après être tombés en matinée à 2,031% et 2,713%.
"Malgré la dégradation de la note des Etats-Unis par Standard and Poor's, malgré les inquiétudes d'une façon générale sur les montants astronomiques de la dette publique, les taux d'intérêt des obligations d'État à marché très large chutent", souligne Valquant dans une note stratégique hebdomadaire.
"C'est le signe que les investisseurs sont en plein 'flight to quality', et qu'ils cherchent refuge auprès de la dette d'État", ajoute la société.