
Le syndicat majoritaire chez les pilotes de ligne ne souhaite plus participer aux investigations sur le crash du vol Rio-Paris. Selon lui, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) mène une instruction à charge.
AFP - Le SNPL, syndicat majoritaire des pilotes de ligne, a annoncé mercredi son souhait de "suspendre sa participation" à l'enquête sur la catastrophe du vol Rio-Paris, redoutant que celle-ci ne "se transforme en une simple instruction à charge contre l'équipage".
Le syndicat a affirmé que sa confiance dans le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) était "sérieusement entamée", après la révélation par la presse que les enquêteurs ont retiré de leur dernier rapport une recommandation mettant en cause une alarme de l'appareil accidenté, un A330 d'Airbus.
La note d'information du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (le 27/05)
Se disant "préoccupé par ces graves révélations", le syndicat a donc demandé à son enquêteur de se retirer provisoirement de l'enquête, le temps qu'un certain nombre de points soient éclaircis.
Le SNPL souhaite savoir pourquoi la recommandation sur l'alarme de décrochage ne figure pas dans le dernier rapport officiel publié vendredi. Il se demande également si "d'autres modifications significatives" ont été apportées au rapport, détaille le communiqué.
Mardi soir, des informations de presse rapportaient qu'une recommandation sur l'alarme de décrochage de l'A330, figurant sur une version quasi-définitive du rapport des enquêteurs, avait été retirée de la version officielle, rendue publique vendredi.
Interrogé par l'AFP, le BEA a reconnu que les enquêteurs avaient envisagé une telle recommandation mais qu'ils l'avaient finalement jugée prématurée.
Les dates clés depuis l'accident de l'AF 447
Dans son dernier rapport, le BEA a pointé une série de défaillances de l'équipage, qui n'a pas appliqué les procédures requises face aux deux principaux incidents ayant conduit au crash: le givrage des sondes de mesure des vitesses de marque française Thales et le décrochage de l'appareil.
Le SNPL participe à l'enquête technique sur l'accident, au même titre que le constructeur de l'avion accidenté, Airbus et que la compagnie aérienne, Air France.