Mère d'une fillette assassinée par un pédophile, Sarah Payne pourrait avoir été la cible d'écoutes téléphoniques de la part de News of the World. Cette femme collaborait avec le tabloïd dans le cadre de son association de protection de l'enfance.
AFP - Le scandale des écoutes au sein du tabloïde News of the World a continué à faire tache d'huile jeudi au Royaume-Uni, avec la découverte que la mère d'une fillette assassinée par un pédophile figurait sur la liste compilée par un détective privé employé par le quotidien.
La police a informé Sara Payne, dont la fille de huit ans avait été enlevée et tuée en 2000, que ses coordonnées avait été retrouvées dans les papiers de Glenn Mulcaire, selon l'association de protection de l'enfance, The Phoenix Chief Advocates (TPCA) dont elle fait partie.
Sara Payne, qui pourrait donc avoir été la cible d'écoutes, est "dévastée" par cette nouvelle, a souligné TPCA.
Le détective, accusé d'avoir piraté des lignes téléphoniques, avait été emprisonné en 2007.
News of the World (NotW), soupçonné d'avoir fait écouter quelque 4.000 personnes dans les années 2000, a été fermé le 10 juillet par le groupe de Rupert Murdoch auquel il appartient pour tenter d'étouffer le scandale qui a ébranlé tout l'empire du magnat des médias.
Sara Payne avait travaillé avec le journal dominical dans le cadre de son association. Elle avait mené avec le tabloïde une campagne, très controversée, revendiquant le droit pour les familles d'être informées de la présence de pédophiles dans leur quartier.
Dans la dernière édition du journal, elle avait écrit un message d'adieu à "ses chers amis" du quotidien, des gens "de confiance".
Rebekah Brooks, ex-rédactrice en chef du NoW, a jugé ces dernières révélations "odieuses" et "particulièrement bouleversantes" car Sara Payne était "une amie".
Rebekah Brooks a été contrainte de démissionner dernièrement de son poste de directrice de News International, la division qui chapeaute les journaux britanniques de Rupert Murdoch, à cause de cette affaire d'écoutes.
Celle-ci a pris une dimension de scandale national après la révélation que la boîte vocale de Milly Dowler, une adolescente assassinée, avait été écoutée et certains de ses messages effacés peu après son rapt, donnant le faux espoir qu'elle était toujours en vie.
Une enquête publique sur les écoutes, conduite par un juge, a été officiellement ouverte jeudi à londres.