Une semaine après avoir signé un accord de cessez-le-feu avec les autorités sud-soudanaises, Gatluak Gai, chef d'une milice active dans l'État d'Unité (Nord), a été tué samedi, selon l'armée régulière du tout jeune pays.
AFP - Le chef rebelle sud-soudanais Gatluak Gai a été tué samedi dans l'Etat d'Unité, une semaine après avoir signé un cessez-le-feu avec les autorités du tout jeune pays, ont annoncé l'armée et une source rebelle.
Selon la SPLA, l'armée régulière du Soudan du Sud, le chef rebelle a été tué par ses propres hommes après être revenu sur l'accord de cessez-le-feu, mais selon la source rebelle, il a été "assassiné" par la SPLA.
"Il n'a pas été tué par la SPLA, il a été tué par ses propres hommes", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée, Philip Aguer.
itLes autorités du Soudan du Sud, formellement indépendant depuis le 9 juillet, sont confrontées à au moins sept milices rebelles, souvent menées par d'anciens officiers de la SPLA. Les violences dues à ces conflits ont fait plus de 1.800 morts depuis le début de l'année.
Gatluak Gai, chef de milice dans l'Etat d'Unité, dans le nord du Soudan du Sud, avait signé un accord de cessez-le-feu la semaine dernière après des mois de négociations. Mais il a changé d'avis il y a trois jours, provoquant une scission au sein de sa milice, selon M. Aguer.
"Quand il est revenu à la réunion avec ses hommes, certains d'entre eux ont dit qu'ils n'allaient pas le suivre. Gatluak Gai et trois hommes qui avaient combattu avec lui ont été tués dans une fusillade" samedi matin, a assuré le porte-parole de la SPLA.
"Les 80 rebelles qui se sont opposés à eux ont accepté de rejoindre la SPLA", a-t-il précisé.
Mais Bol Gatkouth, un porte-parole de la milice de Peter Gadet, la plus importante de l'Etat d'Unité, a donné une autre version des faits: "Gatluak Gai a été tué par la SPLA".
"Il a signé un accord de paix et il a été pris dans une embuscade par ceux-là même avec lesquels il avait signé. Il a été assassiné", a ajouté M. Gatkouth, estimant que l'accord de cessez-le-feu était "un leurre" qui avait permis à la SPLA d'attraper le chef rebelle.
Dans son discours inaugural lors de l'indépendence du Soudan du Sud, le président Salva Kiir avait renouvelé sa proposition d'amnistie pour les groupes rebelles du pays, une offre déjà formulée l'année dernière.
Mais M. Gatkouth a assuré que sa milice ne répondrait pas à la proposition, après la mort de Gatluak Gai mais aussi l'arrestation de Gabriel Tang, un autre chef rebelle qui s'était rendu en avril.
"L'armée ne respecte pas l'amnistie, alors nous n'en voulons pas (...). S'il s'agissait d'un véritable amnistie, Gabriel Tang ne serait pas en prison et Gatluak Gai n'aurait pas été tué", a-t-il insisté.
Peter Gadet, un ancien général de la SPLA qui a fait défection, et George Athor, un autre ancien général dont la milice est active dans l'Etat de Jonglei, au sud-est d'Unité, sont considérés comme les deux plus puissants chefs rebelles du Soudan du Sud.
Les autorités de Juba accusent régulièrement Khartoum, qui dément, de soutenir ces différents groupes rebelles afin de déstabiliser le Soudan du Sud, comme c'était le cas pendant la guerre civile (1983-2005) entre le Nord et le Sud.
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