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Combats meurtriers entre forces de l'ordre et opposants au régime

Sept personnes ont été tuées dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre au Malawi, théâtre depuis deux jours d'un mouvement de contestation contre le régime du président Mutharika, rapporte un militant des droits de l'Homme.

AFP - Sept personnes ont été tuées par balles par la police mercredi dans la ville de Mzuzu au Malawi, lors d'une journée d'émeutes anti-gouvernementales qui a touché plusieurs grandes villes, a affirmé jeudi à l'AFP un militant des droits de l'homme.

"Je peux confirmer que sept personnes ont été tuées par des balles de la police hier (mercredi)", a déclaré par téléphone Maurice Mkandawire, directeur du groupe de défense des droits de l'homme d'une église protestante, affirmant se trouver à la morgue de l'hôpital principal de la ville.

La police n'a pas confirmé les sept décès, mais selon M. Mkandawire, les responsables de l'hôpital lui ont confirmé que les corps portaient bien des traces de balles.

Selon lui, les victimes ont été tuées lorsque la police a tiré sur une foule qui s'attaquait à des magasins appartenant à des Chinois et à des bureaux du Parti progressiste démocratique, le parti au pouvoir du président Bingu wa Mutharika.

Deux seulement des victimes avaient été identifiées jeudi à la mi-journée.

Mercredi, des manifestations anti-gouvernementales avaient dégénéré en violence dans la capitale Lilongwe, et dans les villes de Blantyre et Mzuzu.

Les manifestants entendaient protester contre l'autoritarisme et la mauvaise gouvernance économique du président Mutharika.

Le Malawi, l'un des pays les plus pauvres du monde, souffre d'une pénurie de carburant depuis que le gouvernement, en juin, a pioché dans les réserves de change pour payer des importations.

Jusqu'à 40% des recettes de l'Etat du Malawi proviennent de l'aide internationale, mais l'opposition accuse le président de faire fuir cette aide en raison de son "arrogance" et de sa mauvaise gestion.

Le dernier incident en date remonte à la semaine dernière, lorsque la Grande-Bretagne a annoncé le gel de son aide financière (19 millions de livres, soit 21,7 millions d'euros, en 2010). Londres a notamment accusé le gouvernement malawite de réprimer les manifestations, d'intimider les organisations de la société civile et de légiférer pour bâillonner l'opposition.