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Un tableau de Modigliani a permis l'arrestation de Goran Hadzic

Selon le procureur serbe pour les crimes de guerre, un tableau d'Amadeo Modigliani, découvert en 2010 chez un proche de Hadzic, a permis de retrouver la trace de l'ancien responsable des Serbes de Croatie, arrêté mercredi.

AFP - Un tableau d'Amadeo Modigliani (1884-1920) est à l'origine de l'arrestation, mercredi en Serbie, de Goran Hadzic, l'ancien responsable des Serbes de Croatie, a déclaré le procureur serbe pour les crimes de guerre, Vladimir Vukcevic, devant la presse.

Le tableau, "Portrait d'un homme" (1918), a été découvert le 30 décembre 2010, lors de la perquisition du domicile d'un proche de Goran Hadzic, un certain Zoran Mandic, a expliqué M. Vukcevic.

Les enquêteurs, qui soupçonnaient Goran Hadzic de s'être emparé de ce tableau, probablement pendant la guerre en Croatie (1991-1995), découvrent alors que le fugitif cherchait à vendre l'oeuvre d'art, dont la valeur s'élève à plusieurs millions d'euros, pour financer sa cavale, a ajouté M. Vukcevic.

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Hadzic était le dernier criminel recherché par le TPIY
Un tableau de Modigliani a permis l'arrestation de Goran Hadzic

"C'était un signe que Hadzic manquait d'argent. Alors nous avons suivi cette piste", a poursuivi le procureur, en assurant sans entrer dans les détails qu'il s'était agi là d'une "percée stratégique" pour les enquêteurs.

Cinquante autres tableaux ont été retrouvés chez Zoran Mandic, a indiqué M. Vukcevic.

Le procureur a ajouté que Hadzic projetait vraisemblablement de quitter la Serbie et qu'il avait été informé que son arrestation était imminente grâce à de fausses informations communiquées aux médias locaux par ses partisans.

Des médias serbes avaient même évoqué lundi son arrestation, aussitôt démentie par les autorités.

"C'était un avertissement" pour qu'il prenne la fuite et Goran Hadzic "a retardé de 24 heures son rendez-vous avec son contact" qui devait lui apporter des fonds, a poursuivi le procureur.

Hadzic était "très méfiant et utilisait une fausse identité. Il était difficile à reconnaître. Il avait une barbe de trois jours et une moustache", a décrit m. Vukcevic.

Pendant sa fuite, Hadzic avait maintenu des contacts avec quelques amis seulement, ainsi qu'avec des popes de l'Eglise orthodoxe serbe, selon M. Vukcevic.

Goran Hadzic était réclamé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour son rôle pendant la guerre en Croatie.