Il n'y a pas que la crise de la dette souveraine qui inquiète l'Union européenne. Les résultats des tests de résistance bancaire doivent également tomber. Bruxelles a confirmé que des "mesures appropriées" en cas de difficultés.
AFP - L'Union européenne s'est engagée mardi à soutenir les banques qui échoueraient aux tests de résistance aux problèmes de solvabilité récemment menés, et dont les résultats sont attendus vendredi dans un climat tendu face aux craintes de contagion de la crise de la dette.
"Le Conseil (organe des ministres de l'UE, NDLR) a confirmé que des mesures appropriées seraient prises pour remédier à la situation après la publication des résultats des tests de résistance", indique un texte adopté par les ministres européens des Finances lors d'une réunion à Bruxelles.
Ces mesures incluront une participation du secteur bancaire lui-même mais aussi "un soutien des gouvernements" européens "en cas de besoin" et dans le respect des règles de concurrence en Europe, pour ne pas avantager de manière déloyale certains établissement en difficulté, ajoute-t-il.
Les tests coordonnés par les autorités bancaires seront publiés vendredi à 16H00 GMT et seront très suivis par les marchés financiers, au moment où le secteur est sous intense pression du fait du début de contagion de la crise de la dette à l'Italie et à l'Espagne.
Il s'agira d'une opération vérité sur les comptes permettant de faire la lumière sur l'exposition des différents établissement au risque dit "souverain", c'est-à-dire les montants de dette publique de pays en difficulté qu'ils ont accumulés.
Le secteur bancaire européen est fortement secoué sur les marchés boursiers face aux craintes des investisseurs. Il a fortement baissé lundi et restait dans le rouge mardi, bien que dans une moindre ampleur.
Les banques européennes sont très exposées à l'Italie. Le secteur financier allemand est engagé à hauteur de 116 milliards d'euros dans ce pays, selon les chiffres de la Bundesbank.
Les établissements français seraient pour leur part exposés "à hauteur de 290 milliards", selon un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les tests de cette année menés sont présentés comme plus "sévères" que les précédents et concernent 91 banques représentant 65% des actifs bancaires européens.
Un défaut de paiement de la part de la Grèce n'a pas été envisagé par l'Autorité bancaire européenne dans le cadre de cet exercice mais chaque banque devra dévoiler l'exposition de ses différents portefeuilles à un tel risque.
Les précédents tests avaient été critiqués pour leur manque de crédibilité, deux banques irlandaises s'étant trouvées au bord de la faillite juste après les avoir réussis, et le superviseur a promis que le nouvel examen serait nettement plus sévère.
Le pays le plus représenté dans la liste passée cette fois au crible est de loin l'Espagne avec 25 établissements bancaires, devant l'Allemagne (13) et la Grèce (6).
Les banques dont les ratios de fonds propres "durs" seront en-dessous de 5% ne passeront pas les tests.
Dans ce cas, elles devront d'abord présenter elles-mêmes des mesures pour renforcer leur capital. Mais si cela ne suffit pas les Etats pourraient donc venir à leur rescousse en injectant du capital.
En 2010, 91 banques européennes, pour la plupart les mêmes que cette année, avaient également subi les tests en 2010, et seulement sept avaient échoué (cinq espagnoles, une allemande et une grecque).
L'agence de notation Moody's a indiqué que 26 des banques testées avaient un "risque" de ne pas réussir l'examen ou de se retrouver en position tangente.