Cette consultation est obligatoire depuis 2008. Le Parlement français doit se prononcer ce mardi sur la poursuite de l'engagement de Paris dans la crise libyenne, quatre mois après le début des frappes aériennes sous commandement de l'Otan.
AFP - Le Parlement doit autoriser mardi après-midi la poursuite de la participation française à l'opération militaire sous commandement de l'Otan en Libye, dont l'issue reste très incertaine quatre mois après le début des frappes aériennes.
Le débat sanctionné par un vote débutera à 15H00 à l'Assemblée nationale. Il est inscrit à partir de 18H00 à l'ordre du jour du Sénat.
La consultation du Parlement est rendue obligatoire par la réforme institutionnelle de 2008, stipulant que toute opération militaire engagée par l'exécutif doit faire l'objet d'un débat assorti d'un vote quatre mois après son déclenchement.
La poursuite de l'engagement français devrait être votée sans difficultés, l'UMP et le Parti socialiste considérant l'opération contre les forces du colonel Kadhafi légitime, dans le cadre de la résolution 1973 de l'ONU.
Les élus socialistes ont en revanche annoncé qu'ils seraient "très critiques sur certains aspects" de l'opération, comme la coordination au sein de l'Otan. Députés et sénateurs communistes devraient s'opposer à l'intervention française.
Droite et gauche demandent que les conditions d'une issue politique pour mettre fin à la crise libyenne soient dégagées rapidement.
Le Quai d'Orsay a rappelé lundi que Paris était "favorable à une solution politique", mais qu'il n'y avait "pas de négociations directes entre la France et le régime de Kadhafi". "Nous lui passons des messages, en liaison avec le CNT (Conseil national de transition, instance de la rébellion) et nos alliés", a déclaré le porte-parole du quai, Bernard Valero.
Le coût de l'opération et les conditions de l'engagement français, avec la décision d'envoyer fin mai des hélicoptères de combat et le largage début juin d'armes aux rebelles libyens, devraient être au coeur du débat.
Selon le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, le surcoût pour le budget de l'Etat s'élèvent actuellement à environ 160 millions d'euros après quatre mois de frappes aériennes, en tenant compte du maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels, notamment des avions de combat et des bâtiments de la marine nationale déployés au large de la Libye.