Diego Maradona est déjà le pôle d’attraction principal du match Argentine-France, mercredi soir au Stade-Vélodrome à Marseille. Mais ni les Bleus ni l’Albiceleste n’oublient le but premier de leur 11e confrontation : le Mondial 2010.
Mercredi soir, au Stade-Vélodrome à Marseille, il y aura 60 000 privilégiés et des millions de mordus, de curieux, scotchés à leur écran de télévision. Des millions d’anonymes impatients, enjoués, ouvrant leurs yeux grands comme jamais, cherchant une ombre parmi les protagonistes de la onzième confrontation de l’histoire entre la France et l’Argentine.
Peut-être, au Vélodrome comme ailleurs, lorsque les regards se poseront sur lui, le match aura vraiment démarré.Diego Armando Maradona, légende vivante du football mondial, nommé sélectionneur de l’équipe d’Argentine l’automne dernier, sait qu’il est attendu, guetté, espéré. Et les joueurs des deux bords savent que, pour une fois, ils joueront les figurants d’une pièce où le héros est sur le banc.
Il y a des jours comme ça où les rôles sont inversés. Des jours où le temps semble s’arrêter un moment, un long moment, avant de repartir inexorablement. Toute cette passion autour de Maradona a sans doute un côté exagéré, immodérément gonflé, mais il s’en est trouvé parmi les plus avisés des observateurs, parmi les plus lucides des spectateurs, à oser la question : cet Argentine-France est-il un match sérieux, un vrai test, ou simplement une fête, un gala ?
Un simple match amical ?
Match sérieux, il l’est incontestablement. Ne l’oublions pas, cette empoignade servira d’abord de préparation aux deux équipes en vue des éliminatoires du Mondial 2010. Ni les Bleus de Domenech ni l’Albiceleste de Diego n’ont encore assuré, loin s’en faut, leur billet pour l’Afrique du Sud. Il se produira donc sur la pelouse du Stade-Vélodrome du jeu, de l’engagement, de l’envie, afin de tenir le rang, certes, mais surtout de donner l’image de deux équipes conscientes de n’avoir plus de droit à l’erreur.
C’est plutôt bon signe pour Maradona si son attaquant Lionel Messi rappelle - dans les colonnes du quotidien "L’Equipe" - les propos tenus par son coéqupier Gabi Heinze lors de la confrontation aller entre les deux équipes il y a deux ans au Stade de France. A savoir, " un France-Argentine ne saurait être amical". Pourquoi bon signe ? Parce que le match n’aura rien d’amical.
En ligne de mire : le match du 28 mars à Buenos Aires, lorsque l’Argentine recevra le Venezuela pour le compte des éliminatoires Amsud du Mondial 2010, la victoire sera impérative. Car au classement actuel, l’Albiceleste est seulement troisième, à un point du deuxième, le Brésil, et à sept du premier, l’étonnant Paraguay.
La Lituanie à l’horizon
Pour les Bleus, quatrièmes du groupe 7 à cinq points des deux leaders, la Serbie et la Lituanie, se profile à l’horizon une double confrontation avec les Lituaniens, le 28 mars à Kaunas et le 1er avril au Stade de France. Ni excellents ni médiocres jusque-là, les Français s’attèleront à retrouver face à l’Argentine des automatismes et des réflexes à même de rassurer le pays en vue de la double confrontation à venir.
N’empêche, la venue de Maradona dans l’Hexagone, qui plus est à la tête de l’équipe d’Argentine, est évidemment de nature à conférer à l’événement un cachet festif. Déjà, en novembre dernier, lors de son premier match comme entraîneur face à l’Ecosse à Glasgow (victoire 1-0), tout le monde n’avait d’yeux que pour lui. Le Stade-Vélodrome est en droit de rendre honneur au "gamin d’or" et de célébrer son génie. Avec, comme espoir légitime, une victoire tricolore.