
Le secrétaire d'État à l'Outre-mer Yves Jégo va retourner en Guadeloupe pour nommer deux médiateurs et tenter de trouver un accord salarial entre le collectif LKP et le patronat. L'île est paralysée depuis 3 semaines par une grève générale.
AFP - Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo, va retourner aux Antilles avec deux médiateurs, a annoncé lundi François Fillon, tout en prévenant que l'Etat laisserait aux partenaires sociaux la responsabilité de négocier une hausse des bas salaires en Guadeloupe.
"L'Etat ne saurait, à l'évidence, se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent", a déclaré le Premier ministre après une réunion des ministres concernés à Matignon.
Après trois semaines de grève générale qui paralysent la Guadeloupe, et alors que la Martinique est à son tour touchée depuis six jours, le chef du gouvernement opposait ainsi une fin de non-recevoir à la demande du patronat guadeloupéen de voir l'Etat participer au financement de la hausse réclamée de 200 euros sur les bas salaires.
M. Fillon a indiqué que "par contre, (l'Etat) entend tout faire pour faciliter le rapprochement des points de vue par un véritable dialogue en proposant une médiation". Il a également admis que la question des salaires était "d'une sensibilité particulière aux Antilles, en raison du coût de la vie ressenti par de nombreuses familles modestes".
M. Jégo, qui doit repartir en fin de journée, travaillera avec deux négociateurs: le directeur général adjoint du travail, Jean Bessière, et Serge Lopez, directeur général du travail d'Aquitaine.
Le secrétaire d'Etat fera étape également en Martinique, a dit M. Fillon, "pour marquer l'égale attention du gouvernement à celle-ci".
Le Premier ministre a par ailleurs indiqué lundi avoir "validé" plusieurs points acquis par M. Jégo pendant son séjour d'une semaine en Guadeloupe commencé le 1er février.
Il a mentionné à titre d'exemple le Revenu de solidarité active (RSA), qui sera bien effectif dans l'île dès 2009, "la baisse du prix des carburants par anticipation d'une révision du système en vigueur des prix administrés", "la revalorisation de 20% des aides à la restauration scolaire, qui bénéficiera à 250.000 enfants", et "une mesure au bénéfice des titulaires de l'allocation logement pour alléger le loyer restant à leur charge".
Le projet de loi pour l'Outre-Mer sera présenté le 10 mars au Sénat, a-t-il encore dit.
François Fillon a enfin fortement invité "touts les acteurs syndicaux, patronaux, et les élus" à reprendre le dialogue et "bâtir leur avenir commun".
"Dans l'épreuve difficile que connaît notre pays, a-t-il dit, la République n'oublie pas l'Outre-Mer. Mais la République a besoin aussi de pouvoir compter sur la responsabilité et sur le sens du compromis de chacun".