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Les deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, qui avaient été enlevés en décembre 2009 en Afghanistan, sont arrivés en France après 547 jours de captivité.

Les deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont arrivés jeudi peu avant 9 heures (heure de Paris) à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne. Leur avion a atterri vers 08h45, tandis que les médias ont été tenus à distance du tarmac. Les deux hommes, libérés mercredi après 18 mois de captivité en Afghanistan, ont été salués par le président Nicolas Sarkozy, son épouse Carla, ainsi que par les ministres Alain Juppé (Affaires étrangères) et Gérard Longuet (Défense), au pied de l'avion.

Après avoir passé près d’une heure auprès de leurs familles, à l’écart des caméras, les deux ex-otages ont été accueillis en héros par leurs collègues de France 3 et des membres de leur comité de soutien. Après l’émotion des retrouvailles, les deux journalistes, visiblement détendus, ont exprimé leur soulagement et ont répondu aux questions des nombreux journalistes venus couvrir l’évènement.

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"Personne ne nous a rien dit"

Premier à prendre la parole, Hervé Ghesquière a évoqué de son côté "quelques problèmes de santé mineurs" et de la fatigue, mais précisé qu'ils avaient fait preuve d'un "moral d'acier". D’autant plus que les deux reporters de FRANCE 3 ont révélé avoir été séparés pendant huit mois, du 13 avril au 13 décembre 2010.

"On représentait quelque chose d’important pour eux, nous n'avons jamais été menacés ou maltraités, ce sont surtout les conditions de vie qui étaient très difficiles", a confié de son côté Stéphane Taponier. "Les conditions de vie, c'est être enfermé 23h45 sur 24, deux sorties pour aller aux toilettes à l'aube et le soir, une nourriture pas spécial otages, mais une nourriture spécial montagnes afghanes, c'est-à-dire très peu à manger, toujours la même chose", a poursuivi son acolyte.

Hommage aux autres otages

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Lors de ces premières déclarations devant la presse, ils ont également évoqué leurs conditions de captivité et leurs relations avec leurs geôliers, "des rapports souvent intéressants", et leurs espoirs de libération déçus "à trois et quatre reprises". Hervé Ghesquière a confié avoir écrit un journal de bord, mais les 500 feuillets ont été confisqués par les Taliban. "Ils m’ont tout piqué, ils ne voulaient pas que ça sorte", a-t-il expliqué.

Après plusieurs traits d’humour, ce dernier a rendu un hommage solennel à tous "ceux qui sont encore otages et ceux qui ont été abattus". Interrogé sur la suite de sa carrière, il a spontanément répondu "j’ai envie de faire ce métier plus que jamais".

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier avaient été enlevés, avec leurs accompagnateurs, par des Taliban le 30 décembre 2009 à 60 km de Kaboul, dans la vallée de la Kapisa, alors qu’ils tournaient un reportage pour le magazine "Pièces à conviction". Une fois remis aux militaires français, les deux journalistes ont été conduits mercredi en début de soirée en hélicoptère à l'ambassade de France à Kaboul depuis la base militaire de Tagab (dans l'est de l'Afghanistan). Ils sont ensuite montés dans un avion officiel français pour faire route sans escale jusqu'à l'aéroport militaire de Villacoublay. "Les retrouvailles ont été fantastiques à l’ambassade de France à Kaboul, on a parlé de tout. Ils sont plutôt en bonne forme et plein de recul sur ce qu’ils ont vécu", a confié à FRANCE 24, Paul Nahon, directeur des magazines de France télévisions, qui a effectué le voyage Kaboul-Paris avec les deux ex-otages.

Interrogé sur les circonstances de la libération de deux journalistes lors d'une brève déclaration à la presse, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé que "La France ne paie pas de rançons". Plus tôt dans l'après-midi, l'Elysée avait également nié qu'une rançon ait été versée.

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Retour sur l'enlèvement de Ghesquière et Taponier