Les corps de six personnes, victimes d'une coulée de neige ou d'une chute, ont été découverts à 2 700 mètres d'altitude dans les Hautes-Alpes. Il s'agit de l'un des plus graves accidents en montagne survenu en France dans les dernières années.
AFP - Les corps de six alpinistes ont été retrouvés dimanche matin à 2.700 mètres d'altitude à Villar-d'Arêne dans les Hautes-Alpes, alors qu'ils ont probablement été victimes d'une coulée de neige ou d'une chute samedi.
Leurs identités n'étaient pas encore connues dimanche en début d'après-midi.
C'est un randonneur anglais qui a fait la triste découverte vers 9H40, par hasard, alors qu'il effectuait la même "course d'alpinisme" (parcours) qu'eux, a indiqué la CRS des Alpes, unité de police spécialisée dans le secours en montagne qui a dépêché quatre secouristes et un médecin sur place.
Les dépouilles ont été ramenées en hélicoptère au village de Villar-d'Arêne, distant de 5 km, où une chapelle ardente doit être installée.
La préfète des Hautes-Alpes, Francine Prime, et le sous-préfet de Briançon, Imed Bentaleb, tiendront à 16H00 en mairie un point presse avec un représentant du parquet de Gap.
Les alpinistes étaient partis samedi matin du refuge de l'Alpe, sur le territoire de cette commune, dans le massif des Ecrins, pour effectuer l'ascension du pic de Neige Cordier (3.614 m), ce qui laisse penser que l'accident s'est produit dans la matinée de ce même jour.
A priori "les victimes étaient dans deux cordées" et "on suppose qu'il y a eu une coulée de neige et de pierres mêlées", a déclaré à l'AFP le maire de la commune, Xavier Cret, lui-même guide de haute-montagne, qui s'est rendu sur les lieux. Les alpinistes auraient chuté sur 200 mètres.
Pour la CRS des Alpes, "toutes les hypothèses sont possibles: elles ont pu être victimes de la rupture d'un pont de neige, d'une chute ou d'une avalanche", alors que le temps était au beau fixe et les températures élevées samedi. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Les alpinistes ont été retrouvés dans un couloir très raide, au niveau de la Plate des Agneaux. L'endroit, une des voies d'accès au refuge des Ecrins, est "assez fréquenté, notamment au printemps en ski de randonnée et en alpinisme", d'après un guide de la zone, François Pinatel, qui souligne "ses risques lorsque la neige est lourde, à certains endroits où il y a des corniches".
A Villar, hameau de montagne comptant moins de 300 habitants, le calme régnait dimanche en début d'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP. Les quelques touristes de passage n'étaient pas au courant du drame qui s'est produit à quelques kilomètres.
L'accident est l'un des plus importants de ces dernières années en montagne en France. En juin 2007 déjà dans le massif des Ecrins, cinq alpinistes d'une même famille étaient décédés après une chute.