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Poursuivi pour incitation à la haine raciale, le député Geert Wilders a été relaxé

La justice a finalement relaxé le dirigeant d'extrême-droite. Poursuivi pour ses propos appelant les musulmans à se conformer à la "culture dominante", le tribunal a estimé que ses critiques visaient des "croyances", non des "individus".

AFP - Le chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders, poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse, a été relaxé jeudi par le tribunal d'Amsterdam.

"Vous êtes relaxé de tous les chefs d'accusation pour lesquels vous étiez poursuivi", a déclaré le juge Marcel van Oosten lors d'une audience publique, suivant les réquisitions du parquet qui avait demandé la relaxe le 25 mai.

Le chef de file du Parti pour la Liberté (PVV), qui soutient au parlement le gouvernement du Premier ministre libéral Mark Rutte, était poursuivi pour avoir notamment comparé le Coran à "Mein Kampf" d'Adolf Hitler.

La justice lui reprochait également d'avoir appelé les musulmans à se conformer à la "culture dominante" ou à s'en aller, dans des propos tenus entre octobre 2006 et mars 2008 dans des journaux néerlandais, sur des forums internet et dans son film de 17 minutes "Fitna" ("Discorde" en arabe), diffusé sur internet en 2008.

M. Wilders, 47 ans, a été déclaré non coupable d'outrage à un groupe de personnes et de quatre chefs d'incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse. Le député encourait jusqu'à un an de prison ou 7.600 euros d'amende.

"Les déclarations de M. Wilders ne constituaient pas une critique des individus eux-mêmes mais une critique de leurs croyances", a déclaré le juge, selon lequel "le tribunal juge ces déclarations acceptables en raison du contexte et du débat de société".

"Le tribunal estime que ces déclarations sont grossières et dénigrantes", a-t-il toutefois dit avant d'ajouter : "mais elles ne constituent pas une incitation à la haine" notamment.

Nul ne pourra faire appel de la décision des juges : le parquet avait requis la relaxe le 25 mai et les plaignants, en tant que partie civile, n'ont pas le droit d'interjeter appel, selon Polly van Dijk, une porte-parole du tribunal d'Amsterdam.

Le ministère public néerlandais avait décidé le 30 juin 2008 de ne pas engager de poursuites contre le député à la suite de plaintes déposées contre lui, avant d'y être contraint, le 21 janvier 2009, par la cour d'appel d'Amsterdam.

Ouvert le 4 octobre 2010, le procès de M. Wilders avait été suspendu le 22 octobre 2010 à la suite de la récusation des juges, demandée par le prévenu. Les nouveaux juges avaient ordonné le 30 mars la reprise du procès.

Le PVV de Geert Wilders, qui affirme lutter contre l'islamisation des Pays-Bas, était arrivé troisième aux élections législatives anticipées du 9 juin 2010 avec 24 sièges de députés sur 150.