Ce taux de chômage est l'un des plus élevés au monde, affirme l'UNRWA, chargée de l'aide aux réfugiés palestiniens. À l'approche du cinquième anniversaire du blocus israélien, l'ONU dénonce une politique condamnant les Palestiniens à "l'indigence".
AFP - Le taux de chômage dans la bande de Gaza dépasse les 45%, l'un des plus élevés au monde, affirme l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) dans un rapport publié mardi à l'approche du 5ème anniversaire du blocus du territoire palestinien par Israël.
L'UNRWA estime à 45,2% pour le second semestre 2010 le taux de chômage à Gaza "au sens large", selon la définition de l'Organisation internationale du travail (OIT), augmentée d'une évaluation de la population en âge de travailler qui a renoncé à chercher un emploi, faute de perspective.
itIl s'agit d'une légère amélioration par rapport aux 45,7% enregistrés sur la même période de 2009, mais une dégradation par rapport aux 42% du premier semestre 2010.
"Ce sont des tendances dérangeantes", commente le porte-parole de UNRWA Chris Gunness dans le rapport, jugeant "difficile de comprendre la logique" du blocus israélien, qui "appauvrit délibérément autant de personnes et condamne à l'indigence des centaines de milliers de personnes potentiellement productives", sans selon lui, affaiblir le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.
"Notre recherche montre que depuis 2007 le Hamas est parvenu à augmenter l'emploi public d'environ un cinquième", souligne-t-il, relevant que de nombreux emplois privés ont disparu dans le même temps.
"Si le but de la politique de blocus était d'affaiblir l'administration du Hamas, les chiffres de l'emploi public indiquent que cela a échoué", ajoute-t-il.
Israël impose un blocus à Gaza depuis la capture d'un de ses soldats en juin 2006, renforcé un an plus tard à la suite de la prise de contrôle du territoire par le Hamas.
Il l'a ensuite assoupli, sous intenses pressions internationales, après l'assaut meurtrier de sa marine le 31 mai 2010 dans les eaux internationales contre une flottille humanitaire à destination de Gaza. Mais il a maintenu des restrictions très importantes à la circulation des personnes, ainsi qu'un strict blocus maritime et l'interdiction quasi totale des exportations.