En quatre jours, au moins 10 000 civils ont fui le nord-est du pays, où s'affrontent l'armée et les Tigres tamouls, selon le ministère de la Défense. L'ONU affirme que 200 000 personnes seraient prises au piège dans la zone de combats.
AFP - Au moins 10.000 civils tamouls au Sri Lanka ont fui depuis quatre jours la zone de guerre où s'affrontent l'armée gouvernementale et les rebelles séparatistes tamouls dans le nord-est du pays, a affirmé dimanche le ministère de la Défense.
"Plus de 10.000 civils sont arrivés à Kilinochchi, alors que 139 autres sont venus à Jaffna depuis le jour de l'Indépendance (mercredi)", a affirmé le ministère de la Défense.
"Près de 2.800 enfants et 3.000 femmes figurent parmi ces civils rescapés", toujours selon la même source.
Des soins médicaux, de la nourriture et de l'eau leur ont été fournis par les autorités, qui ont accusé une nouvelle fois les rebelles tamouls d'utiliser ces civils comme des "boucliers humains".
Ces affirmations sur le sort des civils, de même que sur les mouvements de populations ou les récentes avancées de l'armée en territoire rebelle, n'ont pas pu être confirmées de source indépendante, aucun journaliste, membre d'ONG ou observateur international n'étant autorisé à se rendre dans la zone des combats.
Au terme de 37 années de conflit, l'armée de Colombo mène son offensive finale contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) acculés sur une petite portion de territoire de jungle dans le nord-est de l'île.
Environ 200.000 résidents tamouls seraient coincés dans la zone des combats et "plusieurs centaines" ont été tués depuis le 1er janvier, selon l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le Sri Lanka réfute ces bilans.
Samedi, le président sri lankais Mahinda Rajapakse avait appelé les rebelles tamouls à déposer les armes et à se rendre sans conditions aux forces de sécurité, exigeant également qu'ils relâchent les civils retenus dans les territoires encore sous leur contrôle.
Selon des sources militaires, l'aviation gouvernementale a mené de nouvelles frappes ce week-end contre des cibles du LTTE. Les rebelles ont de leur côté lancé plusieurs contre-attaques dans la région de Mullaittivu, leur dernier bastion, mais ont été repoussés par les forces de sécurité, ont affirmé ces sources.
Les rebelles sont encerclés sur un territoire de 100 km2 dans cette région de Mullaittivu, où 120.000 civils sont pris au piège, selon le gouvernement.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé un "cessez-le-feu temporaire" qui permettrait aux civils de fuir ces zones de combats.