
En Libye, derrière les combats qui opposent les rebelles aux forces loyales à Kadhafi, se joue une autre guerre : celle de l’information. Les journalistes étrangers ne sont pas les bienvenus. Sur place, ils sont encadrés par des hommes du régime et obligés de se soumettre à des visites guidées, parfois surréalistes.
Quand faire son travail de journalistes s'apparente à faire de la communication… C'est un peu le sentiment que j'ai ressenti une nouvelle fois, et de manière plus exacerbée, en retournant à Tripoli.
Les journalistes qui souhaitent couvrir l'actualité sont obligés de se soumettre à des contrôles et à des visites guidées. De l'hébergement, au moyen de transport, tout est contrôlé par le régime. "Pour mieux assurer notre sécurité", nous disent-ils.
Il est vrai que la Libye n'est pas un pays comme les autres. Même si environ 400 000 personnes y vont en vacances chaque année, pour y faire du tourisme, il n'en demeure pas moins que c'est l'un des États les plus fermés de la planète.
A Tripoli, comme dans le reste de la Tripolitaine, il est impossible de se déplacer sans tomber sur un checkpoint tenu par les pro-Kadhafi.
Dans ce contexte, les journalistes - étrangers - sont sous haute surveillance. Et ne peuvent travailler librement. Certains nous accusant de tenir "des propos beaucoup plus dévastateurs que les frappes de l'OTAN" !...
Cette attitude vis à vis de la presse n'a rien de nouveau, ni d'exceptionnelle. L'exemple le plus récent date de 2009, lors de l'opération "Plomb durci" d'Israël contre le Hamas dans la Bande de Gaza.
Pendant plusieurs semaines, alors que l'armée bombardait, nous étions interdits de couverture dans Gaza.
En période de guerre, la communication est une arme comme les autres que les pouvoirs savent doser, contrôler et maîtriser. À nos dépends.